Une pression environnementale soutenue
Une automobile justement critiquée par rapport à l’environnement…
Alors oui, le secteur automobile ne reçoit pas un soutien économique mérité. Pour autant, serait‑il raisonnable de le faire alors qu’il n’affiche pas une forte responsabilité environnementale aux yeux des personnes interrogées ? Car les points de vue sont formels et convergents. 72 % (69 % en Europe) estiment que les critiques envers l’automobile par rapport à l’environnement sont justifiées (Fig. 11). Dans tous les pays, ce résultat est supérieur à 50 %. Les pays émergents ainsi que ceux de la péninsule ibérique se montrent les plus véhéments, avec 87 % des Brésiliens et 83 % des Portugais pour clouer le secteur automobile au pilori du non‑respect de l’environnement.
Même les États‑Unis, qui ont développé ces dernières années un certain climato‑scepticisme politique, recensent 68 % d’opinions pour condamner l’influence environnementale néfaste de l’automobile.
Il faut aller en Belgique, en France et en Allemagne (63 %, 60 % et 55 %) pour rencontrer les moins critiques. Trois pays qui lors des derniers scrutins électoraux ont enregistré le succès marquant des parties écologistes. Un paradoxe ? Non, plutôt l’expression d’une forme de maturité dans le jugement. Cette critique est désormais intégrée par les opinions publiques, comme si cela allait de soi. Et les débats contradictoires ont fait émerger des points de vue contraires qui viennent la tempérer.
… Mais plus que d’autres secteurs
Cependant, 1 personne sur 2 en Europe (44 % à l’échelle mondiale) (Fig. 12) estime que l’automobile est plus sévèrement critiquée à ce sujet que d’autres secteurs tels la construction, l’agriculture ou encore les autres transports. Sans doute plus matures au plan environnemental et mieux informés à ce propos, les pays de l’Union européenne sont les plus nombreux à le penser (63 % en Espagne, 59 % en Italie). À l’opposé, en Chine où la voiture est davantage que l’industrie associée à la pollution urbaine, le sentiment d’une voiture injustement critiquée est très peu partagé (26 %).
Des véhicules polluants qui devraient être sévèrement taxés
Dans un contexte sanitaire difficile, parfois critique, pénaliser les véhicules les moins respectueux de l’environnement semble alors aller de soi. De toutes les contraintes envisagées, la limitation maximale des émissions en CO2 est l’option qui remporte le plus l’adhésion (80 %) (Fig. 13). C’est en Chine, nation la plus touchée par la pollution, que les gens y sont le plus favorables (88 %), ainsi qu’en Turquie (87 %), pays dont la capitale n’est qu’un vaste embouteillage permanent. À l’opposé, les citoyens américains y sont les moins enclins (67 %).
Deux autres mesures sont ensuite appuyées. Toucher à la puissance des véhicules et toucher au portefeuille des acheteurs potentiels. 62 % à l’échelle mondiale (63 % en Europe) souhaitent que la puissance des véhicules soit limitée. Une fois encore, Chinois et Turcs défendent haut et fort cette mesure (76 % et 69 %), auxquels s’associent les Français (69 %). Sur cet item, Africains du Sud, Américains et Néerlandais composent le trio des moins convaincus (54 %, 53 % et 52 %). Concernant la mise en œuvre de surtaxes financières, Chinois et Turcs sont encore les plus véhéments (79 % et 68 %).
Deux autres contraintes recueillent ensuite des chiffres supérieurs à la moyenne. Limiter la production des véhicules les moins respectueux de l’environnement (59 %). Interdire à ces mêmes véhicules de rouler en ville (55 %). Encore et toujours, Chinois et Turcs sont les plus nombreux à plaider en ce sens. Notons que la France occupe la troisième marche du podium, sur l’ensemble des contraintes envisagées.