Un moral plombé par la crise de la COVID-19
Eu égard à ce qu’ils affrontent et subissent depuis plus d’un an, ils affichent sans surprise un moral dégradé. Ce marasme gagne naturellement l’économie qui voit consommation et épargne appliquer les principes des vases communicants, avec l’une en chute et l’autre en hausse. Cette année aura été inédite, comme l’illustre ce Baromètre de l’Observatoire Cetelem.
Depuis plus de 20 ans que le Baromètre de l’Observatoire Cetelem scanne l’humeur des Européens, c’est seulement la seconde fois qu’il enregistre une telle déflagration. Après la crise économique provoquée par la crise des subprimes qui avait atteint et ébranlé le monde entier, la pandémie de la Covid-19 constitue une onde de choc toute aussi profonde, aux conséquences multiples, et à ce jour partiellement inconnues.
Une situation globale qui inquiète
Une première mesure intermédiaire auprès des Européens, réalisée en septembre 2020, dans certains pays du Baromètre de l’Observatoire Cetelem sur la perception de la situation de leur pays, laissait entrevoir une forte tendance baissière (Fig. 1 Baromètre). Tendance amplement confirmée par les résultats définitifs de l’étude, réalisée au cœur de la seconde vague de la pandémie. Par rapport à 2020, la note moyenne s’établit à 4,7 pts, avec un recul de 0,7 pt. Il faut remonter à 2015 pour trouver une note inférieure (4,6).
Tous les pays sont impactés par cette baisse dans des proportions plus ou moins importantes. Dans la plupart des nations où les notes étaient les plus élevées, les baisses sont les plus significatives (-1,1 pt et -0,8 pt en Autriche et en Allemagne, les plus optimistes jusqu’alors). Avec -0,9 pt, la France connaît la troisième plus forte chute, son score passant à nouveau en-dessous de 5 sur 10.
Pour autant, en raison de l’impact négatif sur l’ensemble des pays, le classement ne se trouve pas bouleversé. Les nations relativement optimistes le restent, celles plutôt pessimistes le demeurent.
Une situation personnelle relativement mieux appréciée
La perception de l’évolution de la situation personnelle est en revanche relativement moins touchée par l’impact de la Covid-19 et de ses conséquences (Fig. 2 Baromètre). Avec 5,7 sur 10, la note est en baisse de seulement 0,3 pt par rapport à l’Observatoire 2020. Et cette fois, les écarts d’un pays à l’autre sont beaucoup moins conséquents. Deux nations se démarquent. La Suède où la baisse est la plus forte (-0,5 pt) et qui passe de la 1re à la 4e place du classement. La République tchèque où elle reste identique.
Cette meilleure appréciation de sa situation personnelle, encore plus marquée cette année, s’explique sans doute par les mesures nombreuses et financièrement conséquentes prises par la plupart des gouvernements pour soutenir les ménages et qui ont empêché un cataclysme économique personnel. De quoi voir sa situation personnelle sous un jour un peu plus favorable.