Un repli sur soi qui pourrait acter la fin de la mondialisation
L’approche holistique chinoise
Cette succession de crises aurait-elle emporté sur son passage une organisation économique mondiale qui prévalait depuis de nombreuses années ? Du côté de la seconde puissance mondiale, quecertains se plaisent encore à qualifier « en voie de développement », la donne a évolué depuis longtemps, particulièrement pour le secteur automobile. Le contrôle étatique, total ou presque, a permis de donner un coup de volant marqué en direction de la voiture électrique, avec une préférence accordée aux marques nationales. Depuis 2010, la Chine concentre ainsi 75 % des politiques de subventions directes mises en œuvre à l’échelle mondiale.
La nouvelle politique agressive des États-Unis
Du côté de la première puissance, avec le retour de Donald Trump à la présidence, l’heure est au repli sur soi et passe par une offensive législative sans précédent. Après avoir supprimé l’Inflation Reduction Act, promulgué par Joe Biden et qui faisait la part belle aux véhicules électriques, la Big Beautiful Bill et des droits de douane considérablement réévalués sont venus pénaliser tout ce qui n’était pas une production américaine.
Une réponse européenne désordonnée
Face aux deux mastodontes du secteur, les États membres de l’Europe restent divisés, manquent d’audace et défendent souvent individuellement leurs intérêts. Plusieurs pays, comme l’Allemagne, particulièrement touchée par les droits de douane américains, soutiennent leurs constructeurs et le marché avec leurs moyens. Mais les réglementations et les contraintes techniques freinent l’efficacité des mesures adoptées. Le rapport Draghi, pour un plan d’action industriel européen, a bien vu le jour. Mais ses préconisations seront-elles suivies d’effet ?L’Union européenne peine à apporter des réponses concrètes, alignées, fermes et claires à la hauteur des enjeux, et surtout durables. Dit autrement, l’industrie automobile européenne est au plus mal. Pourtant, avec l’épargne en hausse, accompagnée d’un fléchage productif, l’Europe dispose d’un atout sur lequel elle pourrait bénéfiquement s’appuyer.