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Consommation suspendue

24
mar
2014

Vu à Brest et à Nantes

Apparu mi-2013, le principe des cafés suspendus aujourd’hui proposé par de nombreux bars consiste à suggérer aux clients de payer deux cafés pour n’en consommer qu’un, le second étant offert à une personne qui a des moyens limités (Sdf, mais aussi étudiants ou personnes âgées). Certains cafés comme Chez Mauricette, à Nantes, propose le café suspendu à 0,50 euro s’il s’accompagne d’un café à 1,50. Au Kerlune Café, à Brest, les cafés suspendus sont convertis en déjeuners… Starbucks s’intéresserait à l’idée, une quarantaine de boulangeries en France se prête déjà au jeu et un site permet de repérer les lieux concernés.

Qu’en penser ?

Révélateur de l’air du temps, le développement des cafés suspendus l’est aussi de la manière dont les enseignes de la restauration veulent aujourd’hui se présenter. Animés par une génération de trentenaires pour qui une entreprise d’aujourd’hui doit être responsable et solidaire, les cafés suspendus s’adressent aussi à une population de consommateurs de plus en plus sensible aux valeurs de solidarité, désireuse d’exprimer cette préoccupation autrement qu’à travers les cadres habituels de la morale et du don. Le commerce incarne une nouvelle voie pour répondre à cette attente et l’initiative des cafés suspendus pourrait sans peine être transposée à d’autres types d’enseignes, contribuant à faire émerger un nouveau profil de commerce. Un commerce désireux de ne pas apparaître comme replié sur lui-même, mais comme une plateforme de solidarité où la consommation serait mise au service de l’intégration sociale. Un commerce de l’attention portée aux autres.

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