Convertir l’existant pour convertir à de nouvelles pratiques
Homologué en France depuis quelques mois, le rétrofit est une technique défendue depuis longtemps par les associations et consistant à transformer les véhicules à moteur essence ou diesel (camion, bus, voitures, deux roues) en véhicules électriques à la condition que ceux-ci aient plus de cinq ans d’âge. Cette technique devrait générer, selon l’association Aire (Acteur de l’Industrie du Retrofit Electrique), un chiffre d’affaires de plus d’un milliard d’euros pour 65 000 véhicules transformés. Aux Brouzils, commune vendéenne de 2 800 habitants, un garage multi-marques, Brouzils-Auto, pratique le rétrofit depuis 2018…
Qu’en penser ?
Au moment où tous les constructeurs automobiles tentent d’inciter leurs clients à acquérir une voiture électrique, l’objectif du rétrofit (dont l’homologation est passée sous silence…) est, lui, de convertir à l’électricité un véhicule déjà possédé. Une manière responsable d’emmener les consommateurs vers une nouvelle technologie tout en leur permettant de garder un pied dans le connu. Cette logique de conversion de l’existant qui doit aboutir, in fine, à une conversion des pratiques pourrait même se révéler vertueuse lors de périodes comme celle que nous vivons où nous devons adopter de nouveaux comportements et modifier nos habitudes. Faute de touristes, certains groupes hôteliers ne convertissent-ils pas leurs chambres en espaces de travail individuels pour les salariés qui ne souhaitent pas rester chez eux pour télétravailler ? Certains restaurants ne se sont-ils pas partiellement reconvertis en épiceries fines en vendant à leurs clients les produits de leurs fournisseurs ? Pour permettre au « monde d’après » d’émerger, une voie à suivre ne pourrait-elle pas être de chercher à convertir « le monde d’avant » ?
En bref
Du 24 novembre au 3 décembre, dans 27 pays, Ikea lancera une opération baptisée « Buy-Back Friday » permettant à ses clients d’échanger leurs vieux meubles Ikea contre des bons d’achats allant jusqu’à 50% du prix initial de l’objet.
En bref
Dès l’année prochaine, Alibaba déploiera sa première flotte de véhicules de livraisons électriques entièrement automatisés et autonomes. Baptisés Xiamaniv (« petit âne compétent »), ils seront capables de livrer jusqu’à 500 colis par jour et de parcourir une centaine de kilomètres par charge.
En bref
En Belgique, le site de Decathlon accueille désormais d’autres marques que les siennes, des plus connues à de jeunes entreprises locales qui peuvent trouver là de nouveaux débouchés.
L’Œil dans le rétro
Alors que le monde de la presse est en quête de nouvelles sources de revenus, Amazon et le magazine Parents imaginaient en novembre 2015 un rapprochement qui reste pertinent…
Et si les mondes des médias et du e-commerce se rapprochaient ?
Le fait
Amazon propose sur son site une boutique dédiée à la puériculture et aux jouets de premier âge en partenariat avec le magazine Parents. Depuis 20 ans, le label « Parents a choisi » récompense chaque année une sélection des meilleurs produits dédiés aux tout-petits. Le voici désormais présent en ligne sur amazon.com associé à une boutique proposant six catégories d’articles thématiques (Maternité, Alimentation, Sommeil, Toilette & soin, Eveil & jeux et Sorties & promenades) ainsi que des guides d’achat.
L’analyse
D’un côté, des sites de e-commerce qui cherchent à ne plus être simplement perçus comme des plateformes de transactions et souhaitent proposer une valeur ajoutée à leurs clients. De l’autre, des médias classiques en quête de nouveaux modèles économiques, qui voient leur audience se réduire sous le coup du développement des supports digitaux et veulent conquérir de nouvelles populations, plus jeunes et plus connectées. Le média acquiert ici le statut de marque-caution pour le site de e-commerce qui peut, grâce à ce dernier, qualifier son offre et densifier son image auprès d’une population ciblée en attente de signes de réassurance. Innover, n’est-ce pas chercher à imaginer des rapprochements avec d’autres secteurs que le sien ?