De nouveaux espaces expérientiels

Vu à Paris

A Paris, deux lieux «pas comme les autres» se sont ouverts à quelques semaines d’intervalle. Le premier porte le nom de «Seymour + » du nom de sa fondatrice. C’est un loft de 230 mètres carrés où chacun est prié de laisser à l’entrée smartphones, tablettes, livres, magazines et tout ce qui est susceptible de le relier au monde extérieur afin de concentrer son attention sur lui-même pendant une période pouvant aller de quinze minutes à trois heures… Le second se nomme Le Cœur et se présente comme une «galerie-concept-store» proposant une programmation «transversale et dynamique» où se mêleront art, mode et design et dont la vocation est «de produire des expositions innovantes, de sélectionner des objets et de créer des rendez-vous inattendus»…

Qu’en penser ?

L’apparition successive de deux «ovnis» dans le paysage parisien comme Seymour + et Le Cœur peut être lue comme l’expression d’un désir de proposer des expériences singulières, un peu snobs et destinées à faire le buzz dans les médias et sur les réseaux sociaux. Elle peut aussi être perçue comme une réponse à une insatisfaction produite par des offres trop normées et attendues. Le signe d’une attente de renouvellement dont pourraient opportunément se saisir les enseignes toujours en quête d’inspiration pour créer l’événement. Ici, la nouvelle règle du jeu repose sur trois fondements : le brouillage des frontières, l’effet de surprise et l’absence de mode d’emploi que vient souligner le choix de noms déchargés de toute obligation de sens. Une intention «large» pour ne pas dire «floue» destinée à suggérer à chaque visiteur que c’est à lui de trouver ce qu’il veut, comme il le veut et où il le veut. Résultat ? Une nouvelle esthétique de l’offre en émerge, marquée par l’étonnement, la surprise et le vivant… qui pourrait venir opportunément renouveler l’esprit «boudoir/bibliothèque/comme à la maison» si souvent décliné par les enseignes…

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