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Distribution et Restauration

23
mai
2014

L’OEIL A ANALYSE

Vu à Paris… rive gauche…

Pour son restaurant de la rue d’Assas, la chef Hélène Darroze a imaginé une expérience unique, baptisée La Table du Sommelier, en partenariat avec la Grande Epicerie de Paris (Le Bon Marché). Les clients qui réserveront à sa table (minimum six personnes) commenceront par choisir leurs vins avec les cavistes du grand magasin parmi les 3000 références proposées. Les équipes d’Hélène Darroze leur proposeront alors un menu en sept plats réalisé à partir de ce choix. Les vins seront facturés au même prix que dans les rayons du magasin…

Qu’en penser ?

Anecdotique, snob et assurément «rive gauche», l’initiative d’Hélène Darroze n’en est pas moins innovante puisqu’elle initie un partenariat inédit entre une enseigne de distribution et un restaurant. Si certaines enseignes intègrent déjà des restaurants et si certains restaurants disposent déjà de leurs boutiques, il ne s’agit que d’une addition de propositions et non d’une dynamique relationnelle comme c’est ici le cas. La largeur de l’offre de la cave de la Grande Epicerie est mise au service du talent d’un grand chef et la présence de celui-ci auprès de l’enseigne contribue à valoriser sa réputation et la qualité de ses choix. Outre un bénéfice d’image pour les deux acteurs en présence, ce rapprochement vient surtout suggérer à leurs clients de nouveaux rites en rupture avec leurs habitudes, sources potentielles d’étonnements et d’expériences nouvelles. Choisir un vin devient prétexte à imaginer un repas et celui-ci est vécu comme «l’accompagnement du vin». Innover, n’est-ce pas savoir abolir des frontières et inventer des relations inédites ?

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