Et si le succès des offres détox inspirait les marques ?
L’ŒIL A ANALYSE
Vu un peu partout, ici et ailleurs…
Près de Bordeaux, la maison d’hôtes Le Château La Gravière invite ses visiteurs à déposer leurs appareils électroniques pour «ralentir le temps et revenir à l’essentiel». Au Spa Hôtel Les Célestins de Vichy, une diète numérique est proposée en complément des menus diététiques. A Paris, l’hôtel Westin Paris-Vendôme ou encore l’espace «Seymour +» ( Revoir notre analyse « De nouveaux espaces expérientiels » – Mars 2015) suggèrent à leurs visiteurs sur-connectés de délaisser momentanément leurs appareils électroniques. Le phénomène est également observable aux Etats-Unis, où hôtels et compagnies de voyages, proposent, moyennant plusieurs centaines de dollars, des campements vintage ou des centres de cure, «où le réseau ne passe pas»…
Qu’en penser ?
Autant qu’un nouveau filon commercial, la multiplication des offres de «digital détox» vient confirmer une envie de parenthèse de la part des consommateurs face à un environnement perçu comme «dominé par le trop». Il ne s’agit pas tant pas, ici, de se déconnecter pendant de longues périodes (ce que peu de gens font ou ont envie de faire…) mais, plutôt, de savoir que des possibilités de déconnexion, courtes et occasionnelles, existent. Des petits arrangements pour se ménager des mises à distance et éviter l’overdose. Le choix du mot «détox» ne doit, lui non plus, rien au hasard. Son évocation convoque d’emblée l’imaginaire de la réinitialisation, d’un nouveau départ, d’une régénération, voire d’une purification. Un autre soi-même est en perspective, débarrassé de toutes les «impuretés» liées aux excès du monde moderne. «Je» devient un autre. Le succès des offres de «digital détox» vient enfin nous confirmer le penchant actuel des consommateurs pour toutes nouvelles expériences. Plus elles sont singulières et un peu snobs, plus elle feront le buzz dans les médias et sur les réseaux sociaux. Plus elles touchent au mental et participent à la sensation de bien-être, plus elles seront perçues comme fortes. Fort de ces constats, toutes les marques qui cherchent à nous proposer «toujours plus», n’auraient-elles pas parfois intérêt à opter pour «enfin moins» ?
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