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Les périodes de restriction sont toujours propices à l’émergence de nouvelles manières de faire.

18
mai
2020
Vu en Belgique

Durant la période de confinement, Decathlon, dont les magasins étaient fermés, a mis son personnel à la disposition des enseignes alimentaires du groupe Colruyt. Chaque employé avait la liberté de s’inscrire auprès de son chef d’équipe et pouvait ainsi bénéficier d’un revenu supplémentaire. Face à la réduction du nombre de déplacements possibles durant le confinement, Mini Belux (dont les voitures de démonstration sont à l’arrêt) et Get Driven (société de location de chauffeurs, eux aussi, à l’arrêt) ont décidé de mettre un véhicule et un chauffeur à la disposition de quinze restaurants et brasseries belges pendant quatre semaines pour leur permettre de livrer des repas à domicile. Des établissements qui se situent en dehors des grandes villes et qui ne peuvent donc pas faire appel aux services de livraison à domicile existants…

Qu’en penser ?

En période de crise, les idées germent dans les esprits. Les enseignes avaient jusqu’alors l’habitude de se rapprocher d’autres pour imaginer des collab’, des offres exclusives et éphémères toujours appréciées, censées attirer l’attention sur elles et activer le désir d’achat. Ces rapprochements prenaient la forme d’un produit « collector » ou d’un corner dans les magasins partenaires (Birchbox chez Monoprix ou Hema chez Franprix : cf. Œil de décembre 2019). Les initiatives observées durant le confinement laissent entrevoir que des collab’ de services sont également envisageables. Aujourd’hui, un signe de solidarité inédit, mais, demain, pourquoi pas, une nouvelle forme d’expression. Si l’idée de proposer à d’autres enseignes son propre personnel semble difficile à réaliser, on pourrait en revanche imaginer des échanges ponctuels de compétences (des fleuristes vendeurs occasionnels de parfums et inversement ou encore des vendeurs issus du bricolage dans une enseigne de décoration, par exemple) ou des détournements de moyens comme la transformation d’une flotte de taxis en véhicules de livraison ou encore des livraisons partagées entre enseignes géographiquement voisines. Une manière pour les enseignes d’exprimer à la fois leur proximité et leur agilité.


En bref

La plateforme de réservation de restaurants OpenTable a imaginé un outil pour aider les épiceries (et, demain, les restaurants) à éviter la surpopulation dans leurs magasins. Ses utilisateurs peuvent choisir leur plage horaire qui leur sera confirmée par SMS.


En bref 

Grâce à un accord avec iZettle (filiale de PayPal), Stuart (détenu par La Poste) propose désormais un service de livraison à domicile en direction des pharmacies et des petits commerçants. Les frais de livraison peuvent être à la charge du client ou du commerçant.


En bref 

Depuis le début du confinement, la marque de prêt-à-porter française Roseanna a mis en place un service web permettant à ses clientes confinées (et futures clientes) de bénéficier d’une heure de conseil à distance sur rendez-vous. Selon la marque, le taux de conversion serait de 70% et le panier moyen bien plus élevé qu’à l’ordinaire.


L’Œil dans le rétro

Il y a 17 ans, l’Œil repérait une nouvelle pratique circulatoire qui n’a pas connue le développement qu’on aurait pu espérer. Dommage. Mais jamais trop tard.

Livres-échanges

Le fait

Nouveau grand jeu de piste planétaire, le « bookcrossing » consiste à laisser volontairement un livre dans un lieu public pour qu’un inconnu en profite à son tour et continue ainsi la chaîne. En se connectant sur le site bookcrossing.com, les livres-échangeurs enregistrent les ouvrages qu’ils souhaitent « oublier » sous un numéro qui figurera en deuxième de couverture et leur permettra de suivre leurs parcours, voire de recueillir les avis de leurs différents lecteurs. 3 000 livres seraient actuellement lâchés dans la nature à Paris.

L’analyse

A l’origine considéré comme celui qui allait entraîner la disparition du livre, le réseau Internet se révèle au fil du temps comme son meilleur allié, que cela soit pour en favoriser les ventes ou pour fédérer des communautés internationales de lecteurs. Nouvelle pratique ludique, le « bookcrossing » vient élargir le traditionnel partage de points de vue entre amis qui suit la lecture d’un ouvrage par la perspective de faire de nouvelles rencontres, entre hasard programmé et oubli prémédité, et la participation jubilatoire à un jeu de piste urbain à la puissance décuplée par le net. Une manière originale d’inciter à la curiosité littéraire, davantage fondée sur l’inventivité personnelle (choix du lieu et du moment de l’oubli) et la promesse d’expériences que sur les qualités intrinsèques de l’œuvre ?


Les collaborateurs de BNP Paribas Personal Finance participent au repérage des micro-faits de l’Oeil de L’Observatoire Cetelem.
signifie que le fait ou la brève a été repéré par l’un d’entre eux.
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