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Moche et bon

02
mai
2014

Vu à Provins…

Les 20 et 21 mars derniers, le magasin Intermarché de Provins (Seine-et-Marne) avait imaginé une opération peu banale : vendre à prix discount des fruits et légumes non calibrés. L’opération, qui s’inscrivait dans le programme européen de lutte contre le gaspillage, proposait ainsi à la vente 1200 kilos de carottes, pommes et oranges «moches» à des prix inférieurs de 30% à ceux du marché. Pour animer l’opération, des «soupes de carottes moches» et des «jus aux oranges moches», réalisés sur place, étaient proposés aux clients… L’ensemble des fruits et légumes proposés a été écoulé…

Qu’en penser ?

Si certains ne manqueront pas de voir dans cette initiative surprenante une forme de repenti symbolique de la part de la grande distribution qui est à l’origine de la standardisation des fruits et légumes, d’autres sauront y lire le signe d’une mutation de la consommation. Pas tant parce que cette opération vient confirmer l’attractivité du low-cost en période de crise que parce qu’elle tente d’en réinventer les contours. Après le low-cost justifié par une moindre qualité, le low-cost qui exige des achats en grande quantité, le low-cost vendu sur palettes ou le low-cost glamour (pas cher mais toujours à la mode), place au low-cost à l’esthétique «low». Moins cher car différent. Jouer sur une apparence «en rupture» est une manière de rappeler que tous les consommateurs ne sont pas animés par la recherche du beau et du parfait. Mieux encore, que l’imperfection peut être aujourd’hui regardée de manière positive, comme un signe d’authenticité, de rusticité et de naturalité. Une nouvelle voie d’expression possible pour le low-cost qui pourrait lui permettre de toucher de nouvelles cibles…

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