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Peu à peu, le monde du travail gagne du terrain : aujourd’hui, nos maisons, et demain ?

19
avr
2021
Vu à Clermont-Ferrand

A Clermont-Ferrand, au pied de la cathédrale, le cabinet de ressources humaines Human Booster a imaginé l’Aigocafé comme le lieu idéal pour permettre à chacun de faire avancer ses projets personnels le temps d’un café. A l’Aigocafé, il est possible d’échanger avec les consultants/baristas (des consultants qui ont vraiment suivi une formation de barista), de découvrir ses potentiels grâce au questionnaire Eqinox mis au point par le cabinet, moyennant 50 euros, et même de bénéficier d’un accompagnement personnalisé. Le lieu offre aussi un espace de coworking et des salles de réunion en attendant des cours de yoga et des ateliers de développement personnel sitôt les contraintes liées à la crise sanitaire levées.

Qu’en penser ?

En mixant coffee shops, coworking et consulting, le Aigocafé de Clermont-Ferrand capte trois tendances fortes du moment et invente ainsi une nouvelle figure de la restauration, mixant détente et vie professionnelle. L’hybridation est la pierre angulaire de l’innovation. Hybrider, c’est à la fois contribuer au ré-enchantement du quotidien (attente très forte en ces temps contraints) et aboutir à une proposition inédite qui permettra à une marque ou à une enseigne de se différencier. Après avoir envahi la sphère domestique en raison de la crise sanitaire, le monde du travail se diffuse ici dans celle de la restauration, confirmation d’un décloisonnement progressif des univers (personnel/professionnel, travail/loisirs, maison/bureau) et d’une évolution de la perception du travail, désormais plus proche d’un style de vie marqué par l’expression personnelle que d’une performance ou d’une résultante des études poursuivies. After works et challenges ludiques entre collègues, soft skills comme critères de recrutement, évaluation de potentiel le temps d’un café ne sont-ils pas autant de signes de l’émergence d’une envie de réinventer les rites et les codes du travail ?


En bref

JCDecaux teste actuellement à Lille une nouvelle génération d’Abribus, baptisé Filtreo, dont le toit est composé d’un tapis de mousse végétale, qui capte et absorbe les polluants, et d’un système de ventilation permettant de diriger l’air filtré vers les voyageurs.


En bref

A Cincinnati, la chaîne de supermarchés Kroger teste des chariots intelligents équipés d’une balance, d’un scan et d’un écran capable de les guider parmi l’offre ou dans le magasin. Ceux qui souhaitent les utiliser bénéficient d’une remise de 5%.


En bref

TikTok teste actuellement une nouvelle fonctionnalité permettant de consulter facilement les fiches recettes des plats présentés en vidéo ainsi que leur liste d’ingrédients.


L’Œil dans le rétro

En février 2014, l’Œil repérait une manière inédite de concilier consommation et solidarité. L’initiative est plus que jamais d’actualité…

Consommation solidaire
Le fait
Apparu mi-2013, le principe des cafés suspendus aujourd’hui proposé par de nombreux bars consiste à suggérer aux clients de payer deux cafés pour n’en consommer qu’un, le second étant offert à une personne qui a des moyens limités (SDF, étudiants ou personnes âgées). Certains cafés comme Chez Mauricette, à Nantes, propose le café suspendu à 0,50€ s’il s’accompagne d’un café à 1,50€. Au Kerlune Café, à Brest, les cafés suspendus sont convertis en déjeuners…

L’analyse
Révélateur de l’air du temps, le développement des cafés suspendus l’est aussi de la manière dont les enseignes de la restauration veulent aujourd’hui se présenter. Animés par une génération de trentenaires pour qui une entreprise d’aujourd’hui doit être responsable et solidaire, les cafés suspendus s’adressent aussi à une population de consommateurs de plus en plus sensible aux valeurs de solidarité, désireuse d’exprimer cette préoccupation autrement qu’à travers les cadres habituels de la morale et du don. Cette initiative des cafés suspendus pourrait contribuer à faire émerger un nouveau profil de commerce. Un commerce désireux de ne pas apparaître comme replié sur lui-même, mais comme une plateforme de solidarité où la consommation serait mise au service de l’intégration sociale. Un commerce de l’attention portée aux autres.

 

 

 


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