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Quoi de mieux pour une marque désireuse de satisfaire ses fans que de leur donner accès à ses coulisses ?

21
sep
2020
Vu en Allemagne

En Allemagne, Porsche vient de lancer une nouvelle offre permettant à ses clients de suivre, en direct et pas à pas, la naissance du modèle qui leur est destiné ainsi que le traçage de sa livraison. Pour cela, le constructeur a installé des caméras sur deux de ses stations de montage et les a reliées au logiciel de production pour permettre aux futurs propriétaires d’être alertés quand leur voiture passe en fabrication. Baptisé « Behind the Scenes », ce service innovant ne concerne que les modèles 911 et 718 (Boxster et Cayman) et n’est disponible, pour le moment, qu’aux États-Unis, en Grande-Bretagne, au Canada, en Suisse et en Espagne. D’autres marchés devraient suivre.

Qu’en penser ?

Certes, Porsche n’est pas une marque comme les autres et l’Allemagne un pays atypique quand il s’agit de décrire le rapport de ses habitants à leur voiture. Mais cela n’a pourtant pas empêché le constructeur de proposer son service « Behind the Scenes » dans d’autres pays… L’initiative vient d’abord rappeler qu’une marque ne vend pas un produit, mais une relation qu’elle doit constamment renouveler. Ici, elle l’est de façon inédite. Elle vient aussi souligner la nécessité, face à la concurrence, de considérer ses clients, non comme de simples acheteurs, mais comme des fans. Avec « Behind the Scenes », Porsche coche toutes les cases puisqu’elle satisfait leur curiosité, nourrit leur rêve et leur fierté et valorise, au passage, le savoir-faire et la motivation de ses salariés… Une nouvelle génération de storytelling émerge ici, plus transparente et plus directe, où ce qui est raconté peut être aussitôt vérifié. Une vertu dans un monde où toute parole est soumise aux doutes. Plus les clients seront informés, plus ils seront fans. De nombreuses marques ne pourraient-elles pas, elles aussi, investir le temps passé entre une commande et sa livraison ? Un temps qui ne se limite pas qu’à l’acheminement…


En bref

Burberry a doté ses vêtements d’une nouvelle étiquette permettant de visualiser l’ensemble des informations relatives à leur impact sur l’environnement : pourcentage de contenus organiques, de fibres naturelles recyclées, synthétiques recyclées ou issues de la culture biologique.


En bref

Cet été, Carrefour nouait un partenariat inédit avec Apple pour devenir le premier distributeur européen à intégrer sa carte de fidélité à Apple Wallet. Les clients de l’enseigne pourront ainsi profiter des avantages de leur programme de fidélité en payant avec leur iPhone ou leur Apple Watch.


En bref

Depuis la rentrée, deux hypermarchés Cora (Metz et Lens) accueillent des corners d’achat-revente de produits d’occasion grâce à un partenariat avec la chaîne Easy Cash. Ce test devrait être déployé dans l’ensemble du réseau.


L’Œil dans le rétro

En juin 2010, l’Œil relevait dans un micro-fait un comportement qui n’allait cesser de se développer et qu’ont très bien compris des sites comme Vinted…

Neutralité

Le fait

A l’heure du « consommer malin », l’analyse des transactions réalisées sur eBay révèle une nouvelle forme de consommation, le « shopping neutre », consistant à faire sur le Net des achats d’un montant équivalent à celui de ses ventes. En 2009, ce sont ainsi plus de 15 000 utilisateurs français sur eBay qui ont consommé sans dépenser le moindre euro… Et puisque les vêtements et les accessoires de mode constituent l’essentiel de ce type de shopping, eBay a imaginé le « Challenge Wardrobe Commando » consistant à faire appel à sept bloggeuses férues de mode et à leur demander de recruter chacune une de leur lectrice pour l’aider à renouveler sa garde-robe sans rien dépenser.

L’analyse

Autant qu’une plateforme d’échanges, eBay est, à sa manière, un véritable observatoire des tendances de consommation. L’apparition du phénomène du « shopping neutre » est ainsi révélatrice de la mutation actuelle de la consommation. Une mutation animée, d’une part, par la question du sens qui se traduit dans les faits par moins d’accumulation pour plus d’usage et de circulation. Et, d’autre part, par une quête de gestes plus responsables, puisque « neutraliser » sa consommation, c’est aussi contribuer à en limiter l’impact sur l’environnement. Le non-usage comme valeur d’échange et le non-achat comme acte environnemental militant ?


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