MASQUE
Il était synonyme d’évasion sous-marine, de joyeux moments déguisés. Le voilà devenu une arme de cette guerre sanitaire. D’ordinaire, durant les guerres, on porte des casques. Aujourd’hui, ce sont des masques.
Face à leur pénurie, la résistance s’organise. Cela commence par une forte dose de créativité. Des masques de plongée signés Decathlon convertis en protection et en aide respiratoire. Cela continue par le soutien de l’industrie textile et du luxe, avec en exemple le collectif Tissuni initié par des couturières de maisons de couture, ou encore celui de start-ups qui les réalisent en 3D. Et puis cela finit par irriguer l’ensemble de la population soudain mobilisée pour la fabrication de masques. Chacun y va de sa création et, sur les réseaux, il y a foison de tutos ludiques et pédagogiques. Le masque, nouvelle parure de distinction ?
Le masque, objet anodin, est devenu souverain. Un enjeu stratégique autant politique que sociétal, reflet de notre degré d’implication dans cette lutte contre l’invisible. Il vient même nous présenter à sa façon un modèle économique inédit. Car, à côté de la production industrielle de masse, d’autres secteurs, du luxe et de l’artisanat, sont venus en renfort bouleverser les frontières au nom d’une nécessaire complémentarité. Personne n’est de trop pour battre le virus à plates coutures.
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