Le design

Une sensibilité affirmée à l’esthétisme

Nous avons mis en évidence l’excellente image des automobiles auprès de ceux qui les conduisent. Cette expression est à prendre au premier degré si on en croit le jugement positif qu’ils ont quant à leur design. Facteur qui constitue le troisième levier de la relance automobile. 7 personnes sur 10 s’avouent très sensibles au design de leur voiture. (Fig. 38).

C’est particulièrement vrai en Chine où la dimension ostentatoire perdure plus qu’ailleurs sur un marché récent, même si le temps des parades sur les avenues des grandes villes chinoises, à bord de bolides testostéronés semble (politiquement) révolu. Mais c’est aussi le cas en Italie, en Pologne et au Portugal. Pour une fois, les Turcs se situent tout en bas du classement, leur petit 54 % d’opinions témoignant d’une approche plus pragmatique qu’esthétique de la voiture. À l’inverse, les jeunes générations et les hauts revenus se revendiquent les plus sensibles au beau.

Des designs qui plaisent, oui mais…

À cette sensibilité esthétique, les constructeurs semblent apporter une réponse qui satisfait les automobilistes. (Fig. 39). Les deux-tiers d’entre eux sont séduits par le design des voitures neuves actuelles et estiment qu’elles proposent des designs variés. En Chine et en Turquie, l’enthousiasme ne fait pas de doute.

Il faut se tourner vers l’Europe occidentale pour rencontrer des citoyens moins convaincus. Hormis en Espagne et en Pologne, autour de 4 automobilistes européens sur 10 ne sont pas séduits par les véhicules actuels et regrettent leur manque de diversité stylistique. Il existe donc une marge d’évolution conséquente pour répondre aux attentes en activant le levier du style.

Le look, ça attire

Un autre élément vient conforter cette attention toujours plus grande à porter au design, premier argument tangible transmis par un véhicule à son potentiel propriétaire.

Signe supplémentaire de son importance, près de 7 personnes sur 10 déclarent être attirées par le look d’une voiture aperçue dans la rue. En Chine, en Turquie, en Pologne et en Espagne, ce potentiel d’attraction est particulièrement sensible. 

Un intérêt pour le style et la nouveauté qui perdurent

De façon générale, au-delà d’un seul regard envieux dans la rue, l’attention aux nouveaux modèles reste vive. Seulement un peu moins de 3 automobilistes sur 10 déclarent un intérêt moindre à la nouveauté qu’il y a 10 ans. (Fig. 41). À cet égard, on retrouve les mêmes clivages géographiques. Turquie et Chine jouent encore et toujours les premiers rôles en se montrant attirées par la nouveauté. Une moindre attention est perceptible dans des pays européens comme l’Allemagne, l’Italie ou encore l’Espagne.

La France se distingue par une attention relativement égale sur cette période (40 %). L’intérêt supérieur à la moyenne aux nouveaux modèles reste l’apanage, de manière très nette, des jeunes, des hauts revenus et des habitants des grandes villes. Selon Raymond Loewy, l’un des plus grands designers, qui a non seulement créé des boîtes de soupe et des paquets de cigarettes, mais aussi des voitures, La laideur se vend mal*. Nul doute que les avis exprimés par les personnes interrogées dans cette étude lui donnent raison et que le rebond du secteur automobile passe par plus d’attention accordée au design.

*Titre français de son autobiographie.