Être plus attentif à sa façon de consommer : encore des progrès à faire
NE PAS ACHETER NEUF, UNE IDÉE QUI FAIT PEU À PEU SON CHEMIN
La voie semble pavée, et pas seulement de bonnes intentions, pour qu’une consommation différente s’installe durablement dans le paysage avec des pratiques tangibles.
Confirmant l’essor de ce marché, 4 Européens sur 10 estiment davantage acheter des biens reconditionnés ou d’occasion depuis 10 ans. Suédois, Français, Espagnols et surtout Polonais s’affirment comme les plus experts à ce sujet, au contraire des Allemands et des Britanniques (Fig. 23).
Ils sont en moyenne tout aussi nombreux à céder à la réparation plutôt qu’à l’achat avec cette fois-ci les Italiens, les Espagnols, les Roumains et les Portugais qui la favorisent, les Allemands se montrant toujours les plus rétifs.
Assez loin derrière, le partage de biens ou la location peinent à convaincre, les Européens jugeant leurs comportements inchangés sur cette décennie.
À noter que sur tous les items, les différences générationnelles sont très sensibles, tout particulièrement en matière de reconditionnement, de location et de partage de biens. Les jeunes ont beaucoup plus évolué que leurs aînés, signe supplémentaire de la prise en compte des dimensions environnementales par cette génération.
LES EUROPÉENS PLAIDENT NON-COUPABLES
Nous l’avons vu précédemment, le rapport des Européens à la consommation est complexe, parfois contradictoire. Ainsi, à leur volonté de consommer différemment correspondent quelques comportements consuméristes non-durables qu’ils assument souvent sans honte particulière.
En premier lieu, la moitié d’entre eux déclarent acheter sans honte des produits fabriqués loin de chez eux. Remplacer plutôt que réparer, revendre plutôt que donner ne suscite aucun remords chez 4 consommateurs sur 10 (Fig. 24).
Le sentiment de honte l’emporte quand il s’agit d’acheter des produits mauvais pour l’environnement, superflus, inutiles, ne respectant pas ceux et celles qui les produisent. Et par-dessus tout, la honte est particulièrement ressentie quand les Européens jettent de la nourriture.
Notons cependant que pour la plupart des items, une majorité s’accorde à dire qu’elle ne s’est jamais retrouvée dans de telles situations. Si les jeunes sont les plus nombreux à en convenir, ils sont aussi ceux qui ressentent le plus de honte.