L’image environnementale de l’automobile en question
Difficile d’avoir des certitudes sur ce que sera le monde dans 30 ans. Difficile, mais pas impossible, nous disent les jeunes. Selon eux, la voiture aura une place aussi, voire plus importante qu’aujourd’hui. Dans sa version électrique, elle s’impose même comme un symbole d’un progrès placé sous le signe de l’innovation.
UNE VOITURE PLUTÔT COUPABLE VIS-À-VIS DE L’ENVIRONNEMENT…
Évoquer l’environnement, c’est inévitablement convoquer le sujet de l’automobile à la barre. Alors coupable ou non coupable ?
À ce sujet, les jeunes se montrent moins indulgents que leurs aînés. Près de la moitié d’entre eux estiment qu’elle est la source principale du réchauffement climatique quand seulement 3 séniors sur 10 le pensent. Notons que quelles que soient les tranches d’âge, il ne se dégage aucune majorité pour affirmer que l’automobile est la source essentielle du réchauffement climatique.
Cette question révèle des disparités majeures entre la Chine, le Japon et la Turquie où la voiture est rendue coupable autour de 60 %, à l’inverse de tous les autres pays de l’étude. Les habitants des villes se montrent également plus suspicieux à son égard.
La voiture est aussi montrée du doigt comme première source de pollution en ville davantage par les jeunes, avec cependant un écart moins grand. 64 % la désignent comme telle, contre seulement 58 % des séniors.
Derrière ces résultats, il faut sans doute voir la plus grande maturité environnementale des jeunes, plus informés que leurs aînés et pour lesquels cette question engage leur avenir (Fig. 21).
ET PAS TOUJOURS BIENVENUE
Les différences d’opinion générationnelles se manifestent à nouveau quand il s’agit d’envisager l’interdiction à la vente des voitures thermiques. Là encore, quelle que soit la tranche d’âge, aucune majorité ne prône cette décision. Seulement 39 % des jeunes s’y opposent contre 46 % des séniors. Les opposants sont deux fois plus nombreux en ville qu’à la campagne, ainsi que dans la plupart des pays européens. Les jeunes se montrent aussi un peu moins indulgents à propos des normes environnementales imposées à la voiture. Seuls 24 % les estiment insuffisantes, les séniors étant 21 % à l’affirmer. La moitié estime que les normes existantes suffisent. Comme on pouvait s’attendre, c’est en ville que le regard est le plus critique. Une fois encore la « culture » environnementale des jeunes, qui repose sur une meilleure information, peut expliquer ce résultat (Fig. 22).