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Partie 1 - Un moral stable, une volonté d'épargner plus

Un point de vue stable sur les situations personnelle et générale

3 minutes de lecture
Comment se porte le moral des Européens ?
Ni mieux ni plus mal que l’an dernier. Avec toujours cette propension à juger plus favorablement sa situation personnelle. Chose aussi qui ne change pas, des tensions économiques toujours persistantes qui influent directement sur la frilosité des consommateurs et leurs intentions d’épargne et de consommation.

MIEUX POUR SOI QUE POUR SON PAYS

C’est une « valeur » sûre de l’Observatoire Cetelem, vérifiée année après année. Les Européens ont toujours une meilleure opinion de leur situation personnelle que celle de leur propre pays.
Avec une moyenne de 6 sur 10, les personnes interrogées dans le cadre de cette étude 2020 jugent leur situation à la fois positive et stable, comparée à l’année précédente (-0,1 point) (Fig. 1). Une stabilité encore plus parfaite à propos de la situation nationale, inchangée par rapport à 2019 (Fig. 2).

FIG. 1 :

 

FIG. 2 :

 

FRANCE ET ROYAUME-UNI, DES SITUATIONS OPPOSÉES

Deux pays se distinguent par l’évolution particulièrement sensible des notes données pour juger de ces situations.
Que ce soit de façon individuelle et globale, les Français sont les plus nombreux à considérer que la situation s’est améliorée (respectivement +0,4 et +0,8). Rappelons que l’enquête précédente s’était déroulée au début de la crise des « Gilets jaunes ». Les résultats de cette année constituent un simple retour à la normale, avec des scores identiques à ceux de 2018. Mobilisation qui s’érode avec le temps, reprise en main dans la gestion de l’ordre public et manne budgétaire pour soutenir le pouvoir d’achat sont autant de facteurs qui ont pu contribuer à cette régularisation.
À l’inverse, le moral des Britanniques est le plus affecté.
Ils jugent que leur situation personnelle se dégrade (-0,5 point), mais plus encore celle de leur pays (-0,7 point). Pas besoin d’être devin pour y voir l’impact négatif d’un Brexit éternellement repoussé qui a eu raison de leur flegme légendaire. Alors qu’elle faisait toujours partie des nations européennes les plus positives, la Grande-Bretagne se retrouve ainsi dans une juste moyenne en ce qui concerne la situation personnelle, voire légèrement en dessous à propos de la situation globale.

DES POINTS DE VUE CONTRASTÉS

En-dehors de la France et de la Grande-Bretagne, certains pays connaissent des évolutions sensibles.
Tout comme les Français, les Hongrois font preuve d’un regain d’optimisme quant à leur situation personnelle (+0,4 point), avec un score désormais supérieur à la moyenne. Avec les Britanniques, Roumains et Espagnols (-0,3 point), Slovaques et Allemands (-0,2 point) témoignent d’un certain pessimisme. Là encore, la situation politique incertaine, et pour l’Allemagne les premiers doutes à propos de la santé économique, expliquent ces résultats déclinants.
Pour juger plus négativement de la situation de leur pays, les Espagnols, les Roumains et les Allemands (-0,3, -0,1, -0,1) se joignent aux Britanniques dans un concert des citoyens échaudés. Dans le cas de l’Espagne, la problématique catalane et les élections à répétition affectent le moral au point que la situation du pays est l’une des plus faiblement perçues en Europe.
Il convient aussi de souligner que si les Allemands s’interrogent, ils n’en demeurent pas moins solidement positifs, tout comme les Autrichiens qui occupent la tête de ces deux classements et des Suédois toujours très positifs.

Sommaire
Le temps du consommateur activiste
Sous-Partie 2
Des intentions d’épargne en hausse
Malgré une croissance qui ralentit, le taux de chômage en Europe (au sens du Bureau international du Travail) se situe au plus bas depuis près de 20 ans à 6,3 %. Des tensions sur les salaires appa