Des intentions d’épargne en hausse
L’ENVIE D’ÉPARGNER REPART À LA HAUSSE
Cette augmentation du pouvoir d’achat pourrait inciter les Européens à augmenter leur niveau d’épargne en 2020.
Ainsi, les intentions d’épargner s’inscrivent à la hausse, tandis que celles de consommer sont à la baisse (Fig. 3).
Certes les évolutions sont relativement faibles, +2 points pour les premières, -1 point pour les secondes.
Plus significatif, les intentions d’épargner augmentent dans 11 pays sur les 15 que compte l’Observatoire Cetelem de la Consommation, avec des hausses probantes en Pologne, Roumanie, mais aussi Allemagne et France (+12, +11, +7 et +6). À contre-courant, l’Italie enregistre une diminution des intentions d’épargner de 10 points.
FIG. 3 :
DES INTENTIONS DE DÉPENSER EN LÉGER RETRAIT
En matière d’intention de dépenser plus, on retrouve encore 11 pays, peu ou prou les mêmes, pour faire preuve de prudence. Hormis la Slovaquie, l’ensemble des pays est-européens tire le frein à main sur les dépenses, de même que l’Espagne et surtout la Suède (-15 points).
Une fois encore, l’Italie fait Europe à part, affichant une envie de dépenser en très forte hausse (+15 points).
Sans doute l’impact des mesures budgétaires prises par le gouvernement italien.
ENVIE DE CONSOMMER PLUS ? OUI POUR 57 % DES EUROPÉENS
Majoritairement, les Européens indiquent avoir envie de consommer (57 %) mais confient ne pas en avoir toujours les moyens (21 %) (Fig. 4). Une fois encore, c’est principalement dans les pays est‑européens que cette frustration économique est la plus fortement ressentie. À l’inverse, le duo Autriche-Allemagne et la Suède témoignent de possibilités de consommer élevées. La France se situe quant à elle parfaitement dans la moyenne européenne.
FIG. 4 :
Une consommation qui résiste
Les 20 dernières années ont été marquées par une croissance continue de la consommation des ménages, particulièrement dans les pays d’Europe de l’Est, avec cependant une nette décélération après la crise financière de 2008 (Fig. 5).
Partout, et depuis longtemps, la consommation constitue la part majeure des PIB nationaux et son développement le principal moteur de la croissance (Fig. 6). Son essoufflement, voire sa baisse, interroge donc la structure même des économies. Moins de consommation, c’est moins de croissance, moins de rentrées fiscales, et le poids de la dette qui se fait plus lourd. À moins de trouver de nouveaux relais de croissance par l’innovation.
Ou par la « croissance verte », telle que l’ambitionne Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne qui a présenté en décembre 2019 un ambitieux plan de croissance à ce sujet.
FIG. 5 :
FIG. 6 :
POUVOIR D’ACHAT, LE CALME PLAT
En toute logique ce sentiment de ne pas avoir les moyens de consommer fait écho à un pouvoir d’achat qui globalement ne semble pas évoluer (Fig. 7). Pour 44 % des Européens, il est resté stable. Dans 9 pays sur 15, la proportion de répondants pensant que leur pouvoir d’achat a augmenté est en hausse par rapport à l’an dernier. Les évolutions positives les plus significatives s’enregistrant en Pologne, en France, en Italie et au Royaume-Uni. Notons également que les seniors sont sensiblement plus nombreux que la moyenne à avoir le sentiment que le pouvoir d’achat diminue.
FIG. 7 :
Pouvoir d’achat et épargne : un paradoxe français
En France, la hausse du pouvoir d’achat 2019 est la plus forte depuis 2007. Pourtant, elle ne suffit pas à accélérer la consommation.
À l’inverse, pénalisée par les taux bas, l’épargne est en croissance. Le signe que le « ressenti » compte autant si ce n’est plus que la « température » économique réelle (Fig. 8).
FIG. 8 :
DES PRIX TOUJOURS TIRÉS VERS LE HAUT
Pouvoir d’achat stable, donc, mais sensation de prix qui augmentent, confortant les ménages dans le fait que la pesanteur économique continue à s’exercer sur eux (Fig. 9). 78 % des Européens constatent cette augmentation.
Ce sentiment, cependant en moyenne en recul de 3 points par rapport à 2019, est constaté dans une petite majorité de pays, surtout en France et en Espagne (-7 points).
Les seniors sont plus enclins que les plus jeunes à souligner une augmentation des prix.
FIG. 9 :
ENVIES D’ACHETER, TOUJOURS LES MÊMES
Ces tensions économiques n’ont cependant pas d’influence sur le palmarès des intentions d’achat par secteur pour les 12 mois à venir (Fig. 10). La plupart sont stables ou en légère hausse, exception faite des produits électroménagers au deuxième rang de ce classement.
Les voyages et loisirs ont encore et toujours la préférence des Européens. Comme l’an dernier, les abonnements aux services de streaming ou de VOD connaissent la plus forte croissance (+4 points).
FIG. 10 :