Le moral en hausse
Éclaircie sur le front de la situation générale
La reprise de l’activité économique apparue dans la plupart des pays européens depuis le printemps 2013 semble confirmer que le processus de sortie de crise est enclenché. 8 pays sur douze affichent ainsi des notes en hausse par rapport à l’an dernier, et 4 affichent des notes en baisse, dont la France. La position de ces derniers suggère que le redressement économique en Europe demeure fragile et que la convalescence sera longue, même si le pire semble être passé.
Le trio de tête est toujours le même : Allemagne, Belgique et Royaume-Uni, avec, pour les Allemands, une note carrément historique, supérieure à celle qu’ils octroyaient avant la crise (5,2/10 en 2008).
Ces chiffres sont bien sûr à rapprocher des PIB des différents pays, ainsi que de leur taux de chômage : le PIB belge est redevenu positif au 2e trimestre 2013 ; le PIB britannique affiche sa plus belle performance depuis le 2e trimestre 2010.
La position singulière des 4 pays qui vont à contre-courant (Italie, France, Pologne et Slovaquie) suggère qu’à leurs yeux les perspectives économiques restent incertaines et mitigées, malgré des signes de rebond évidents. Fragilité de l’activité (en Italie notamment en raison de conditions de financement difficiles), mesures de redressement des finances publiques pesant sur la demande interne (en France et en Italie) et, principalement, risques élevés sur le front de l’emploi (fort taux de chômage en Pologne et en Slovaquie) sont autant de facteurs qui les incitent à la prudence. Pas d’emballement donc… d’autant que la reprise attendue en 2014 se fera sans emplois.
Regain de confiance personnelle
À l’image de la situation générale des pays, les consommateurs européens jugent leur situation personnelle meilleure que l’an dernier : ainsi, la note de perception moyenne pour les douze pays atteint 5/10 (vs 4,8/10 l’année passée). Seule la situation personnelle des Français est en baisse, et pour cause ! Hausse des impôts, augmentation prévue de la TVA, relèvement programmé des tarifs d’électricité… Beaucoup de mauvaises nouvelles se sont accumulées à l’automne 2013 !
Les Européens jugent systématiquement leur situation personnelle supérieure à celle du pays, à l’exception des Allemands, preuve une nouvelle fois du triomphe de la relativité, soit le sentiment des consommateurs d’être aptes à tirer leur épingle du jeu dans une situation économiquement dégradée.
Finie la frilosité !…
Pour six pays sur douze, l’augmentation des dépenses prime sur l’épargne ! L’Europe semble portée par l’espoir de meilleurs lendemains. Contre 33 % l’an dernier, ils sont 40 % en moyenne en 2014 à souhaiter augmenter leurs dépenses.
Et c’est notamment par l’Est que passera la consommation, puisqu’un Européen sur deux y déclare vouloir consommer davantage contre à peine un sur trois à l’Ouest. Cette dynamique est, cependant, moins visible qu’avant, puisque seuls les Roumains (71 %) et les Slovaques (77 %) restent sur les niveaux autrefois observés en Europe de l’Est, signe d’un appétit de consommation toujours vivace chez eux pour rattraper les standards d’équipement européens.
Dans un contexte de hausse des dépenses, les intentions d’épargne sont plutôt en repli ou stables dans l’ensemble des pays européens, exception faite de l’Italie, la Hongrie (+ 1 point respectivement), la République tchèque (+ 2 points) et la Slovaquie.
… Et vive les dépenses plaisir !
2014 ne fait pas exception : le poste « Voyages, loisirs » arrive en tête des intentions de dépenses dans tous les pays, sauf en Pologne et en Slovaquie.
L’univers de la maison fait encore l’objet de toutes les attentions : les postes « Produits électroménagers » et « Travaux d’aménagement et de rénovation » se partagent les rangs 2 et 3 des intentions d’achat 2014. Les intentions d’achat de smartphones et de tablettes sont bien orientées. Elles progressent dans tous les pays pour les smartphones, à l’exception du Royaume-Uni. Les intentions s’inscrivent également en hausse pour les tablettes dans onze pays sur douze. L’achat de technologies dernier cri permet au consommateur d’assouvir son besoin de consommation dans un environnement économique encore contraint.
Le consommateur européen est assez réaliste dans ses intentions d’achat 2014. Les déclarations concernant les projets de dépenses automobiles sont très révélatrices à cet égard. En moyenne, 16 % des Européens envisagent l’achat d’une voiture d’occasion au cours des douze prochains mois contre 11 % favorables à l’acquisition d’une voiture neuve sur cette même période, déclaration en accord avec le ratio VO/VN observé en Europe de l’Ouest. Les consommateurs achètent en effet aujourd’hui plus facilement un véhicule d’occasion qu’un véhicule neuf.