Des règlements techniques…vraiment très techniques

UNE MÉCONNAISSANCE GÉOLOCALISÉE

Nous venons de voir que la confusion, associée au scepticisme, régnait au sujet des ZFE, tant dans leur existence que dans leur contenu. Il en est de même, voire davantage, à propos des règlementations concernant les motorisations.

Les opinions se partagent à parts presque égales entre celles qui affirment connaître l’existence de l’interdiction de la vente de véhicules à moteurs thermiques à horizon 2035 et celles qui l’ignorent. Les pays européens, où le lobbying des constructeurs a été intense pour contrer ces règlementations, concentrent le plus grand nombre d’automobilistes qui connaissent ces mesures. Terre d’accueil des principaux contempteurs des règlements, l’Allemagne arrive en tête de ce palmarès. Au Mexique et au Japon, l’ignorance est la plus perceptible, 7 personnes sur 10 n’ayant pas connaissance de ces mesures. Turquie, États-Unis, Chine et France occupent une position médiane (Fig. 14).

RÈGLEMENTATIONS MOTEURS, LE REJET

En harmonie avec leurs opinions contrastées au sujet des ZFE, les automobilistes expriment des points de vue contradictoires, dans les mêmes proportions, à propos des règlementations sur les véhicules thermiques.

Plus de 6 personnes sur 10 pensent que ce sont de bonnes mesures, mais aussi 1 sur 2 les juge insuffisantes. Comme dans le cas des ZFE, les Turcs, les Mexicains et les Chinois, auxquels il convient d’associer les Portugais, plébiscitent leur bien-fondé. Mêmes les Américains s’accordent très majoritairement à vanter les bienfaits de la règlementation. Un large bloc de pays européens – hormis l’Espagne, le Portugal et l’Italie – la France en tête les désapprouve.

Comme pour les ZFE, la principale critique porte sur une injustice non pas collective, mais associée à l’individu ou à la sphère familiale. 8 personnes sur 10 soulignent que les ménages seraient les premiers pénalisés en ne pouvant revendre leur véhicule thermique avec comme conséquence l’impossibilité de pouvoir se déplacer. C’est à nouveau en France, mais aussi en Belgique, que cette injustice est la plus fortement ressentie.

Alors que les mesures les plus coercitives, au moins en Europe, ne se profilent pas avant 2035, 7 automobilistes sur 10 estiment cependant que le calendrier de leur mise en œuvre est trop resserré. Français et Belges vilipendent à nouveau ce manque de temps, rejoints par les Espagnols dans l’expression de ce courroux (Fig. 15).

Cette prise de position intervient dans un contexte qui voit certains États européens, et non seulement les constructeurs, souhaiter un recul d’un horizon à 0 émission de CO2. De quoi rajouter de l’hésitation et de l’opacité au brouillard ambiant.

Dans un même élan, ils sont 6 sur 10 à pointer à la fois l’irréalisme des règlementations moteur et leur inefficacité pour lutter contre la pollution.
Encore et toujours, Français et Belges sont les plus nombreux à faire front, avec des Polonais également vindicatifs.

Signe que tout n’est cependant pas très clair dans l’esprit des automobilistes, la moitié d’entre eux pense que ce type de mesures est insuffisant, avec principalement les Turcs, les Chinois et les Italiens pour le souligner. En toute logique, les Belges ne s’en offusquent guère, tout comme leurs voisins Néerlandais (Fig. 16).

L’essentiel