Acheter différent
Des critères d’achat multiples pour revoir le budget à la baisse
En temps de crise sanitaire, la question économique reste plus que jamais centrale dans la démarche d’achat. Pour faire baisser leur budget automobile, l’arbitrage des consommateurs portera sur de nombreux critères, sans que l’un soit vraiment prépondérant. En tête de liste, on retrouve la taille du véhicule, le choix d’un VO, celui d’une marque moins prestigieuse ou low-cost, avec des scores très proches (respectivement 32 %, 27 % et 26 %) (Fig. 39).
En fonction des revenus, l’ordre est quelque peu différent, la réduction de la taille du véhicule pour diminuer le budget restant prépondérante (Fig. 40).
Tout en bas, la sécurité, la robustesse et la qualité routière constituent un trio auquel on ne peut renoncer (respectivement 9 %, 10 % et 10 %). Notons que renoncer à un véhicule qui protège l’environnement recueille seulement 14 % des suffrages. Ce sujet ne prête plus à discussion et ouvre les voies d’une alliance nouvelle, comme nous le verrons bientôt.
Priorité à la non-propriété
Le service plutôt que la possession stricte. L’usage plutôt que l’usure. Après le MaaS (Mobility as a Service), bienvenue au CaaS (Car as a Service), soit la voiture comme vecteur de déplacement, privée de toute notion de propriété exclusive et des aspects patrimoniaux. Sans compter les nombreux avantages induits : accès plus rapide et moins coûteux, consommation en temps ou kilomètres et non pas investissement, fin de la dépréciation d’un capital qu’on ne possède plus, rationalisation de parcs mieux partagés pour une empreinte environnementale améliorée. Longtemps réservées aux entreprises, les formules de location avec option d’achat ou location longue durée convainquent de plus en plus les ménages.
Accès facilité et sécurisé à l’automobilité pour les consommateurs, promesse d’un renouvellement de contrat programmé et quasi indépendant de la conjoncture pour les constructeurs et les distributeurs… le leasing a bien des airs de panacée automobile.
Favoriser la production locale
Resserrer les liens avec l’automobile, c’est aussi resserrer ceux avec son pays d’origine. Le dernier Observatoire Cetelem consacré à la consommation européenne avait mis en évidence l’importance accordée au localisme. Le secteur automobile n’y échappe pas. 3 personnes sur 4 déclarent vouloir privilégier l’achat d’un véhicule produit ou assemblé dans leur pays (Fig. 41). Hormis la Belgique, les Pays-Bas où il n’existe pas d’usines d’assemblage automobile, tous les scores enregistrés sont proches ou supérieurs à la moyenne. Avec les Turcs pour afficher le plus grand nationalisme, qui n’est sans doute pas étranger à la création de la marque TOGG.
TOGG, la Turquie marque son territoire
Connaissez-vous la TOGG (Türkiye’nin Otomobili Girisim Grubu) ? Peut-être pas encore, mais les Turcs très certainement. Sous l’impulsion du gouvernement et surtout du président Erdogan, cinq entreprises locales se sont associées au sein d’un consortium pour produire à Bursa les premières voitures électriques made in Turquie. Le gouvernement s’est engagé à acheter 30 000 exemplaires de ces modèles designés par Pininfarina. Une berline et un SUV sont pour le moment programmés pour conquérir le marché turc dès 2022 puis, à terme, le marché international.
Privilégier les véhicules les moins polluants
Les critères d’achat retenus par les automobilistes faisaient apparaître qu’ils n’étaient pas enclins à sacrifier la défense de l’environnement. Concernant l’acquisition d’un nouveau véhicule, ils poussent leur réflexion plus loin en souhaitant que les véhicules les moins polluants soient favorisés. Des faveurs qui reposeraient d’abord sur la baisse de la TVA (81 %), des conditions de circulation préférentielles (67 %) et le soutien des collectivités et des administrations par des achats préférentiels (78 %).