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Partie 3 - Le consommateur activiste veut prendre le pouvoir

Un activisme bénéfique à la collectivité

5 minutes de lecture
L’activisme du consommateur européen n’a pas pour objet des améliorations et bénéfices qui profiteraient à sa seule personne. Loin d’être égoïste, il s’inscrit dans une démarche plus large où l’attention aux autres, le bien-être de la communauté, de préférence proche, sont également pris en compte.

FAIRE PLUS POUR TOUT LE MONDE

Lorsqu’on interroge les Européens pour savoir s’ils estiment prioritaire d’améliorer la situation collective, ils donnent une note de 5,7 sur 10 à cette proposition (Fig. 30).
Dans aucun pays de l’étude, cette note est inférieure à la moyenne. Les Autrichiens, les Allemands et les Français sont les moins enthousiastes pour cette idée (5, 5,2, 5,2).
À l’inverse, Roumains, Bulgares, Italiens et Espagnols se déclarent les plus solidaires (6,5, 6,3, 6,2 et 6).
Les résultats générationnels mettent en lumière des millennials plus enclins que leurs aînés à prioriser l’amélioration de la situation globale.

FIG. 30 :

 

LE LOCALISME EN NETTE PROGRESSION

En termes de consommation proprement dite, cette attention au monde se traduit par une préférence à ce qui est proche, à ce que l’on connaît. L’Observatoire Cetelem avait mis en évidence l’an dernier un tropisme régional mais plus encore national quant à l’origine des produits achetés. Les résultats de cette année viennent clairement confirmer ce choix avec une nette progression du régionalisme (Fig. 31).
1 Européen sur 2 (+1 point) déclare privilégier les produits fabriqués dans son pays. C’est en Autriche que la progression de cette consommation de produits nationaux est la plus forte (+13 points). Dans tous les pays d’Europe de l’Est, l’ensemble des scores progresse aussi significativement.
Quatre pays voient l’envie de leurs concitoyens de « consommer national » diminuer : l’Allemagne, l’Italie, la Grande-Bretagne et la Suède.
Ce recul s’explique par le transfert sur le choix d’acheter des produits régionaux, en progression globale de 4 points (22 %). Dans les quatre pays précités, les évolutions sont respectivement de +6 , +5 , +5 et +3 points. La France, où le choix de consommer des produits nationaux était déjà en progression de 2 points, fait mieux encore : +10 points.
Elle devance désormais l’Autriche où le choix local est en recul de 5 points, eu égard à la forte progression du choix national.

FIG. 31 :

 

ENCOURAGER SON DÉVELOPPEMENT, UNE DEMANDE PLUS AFFIRMÉE

D’une année sur l’autre, un autre résultat fait apparaître l’ancrage du localisme dans l’esprit des consommateurs (Fig. 32). Le pourcentage d’Européens qui jugent prioritaire d’encourager son développement est en augmentation de +4 points (43 %). Dans 6 pays, on rencontre plus d’1 citoyen sur 2 pour le déclarer. L’Autriche, l’Espagne et la Bulgarie sont les plus affirmatives à ce propos (+11, +9, +8).
Seules la Belgique, la Bulgarie et la Suède voient les opinions en recul (-3, – 3, -1).
Seulement 5 % des personnes interrogées ne le jugent pas nécessaire. Un pourcentage identique par rapport à l’an dernier.

FIG. 32 :

 

UNE CONSOMMATION DE PROXIMITÉ

De fait, le consommateur activiste applique à lui-même ce qu’il souhaite être encouragé de façon générale (Fig. 33).
Parmi toutes les options qui s’offrent à lui pour marquer sa préférence envers une consommation responsable et durable, l’augmentation des achats de produits locaux arrive en première position. 1 Européen sur 2 estime en avoir acheté davantage ces trois dernières années. À ce sujet, trois pays se distinguent, l’Autriche, la France et l’Italie (68 %, 61 % et 59 %), au contraire du Royaume-Uni (36 %) et de l’ensemble des pays d’Europe de l’Est.
Les très bons scores obtenus par les produits faits maison (42 %) et ceux issus des circuits courts (34 %) témoignent aussi de cette envie d’une consommation plus proche, à dimension humaine.
D’autres résultats mettent en évidence un changement profond des comportements des consommateurs. La vente en vrac séduit (39 %). Les transports doux confirment leur attrait (37 %). La viande semble promise à être de moins en moins présente dans l’assiette des consommateurs, 41 % des Européens en consomment moins depuis 3 ans.

FIG. 33 :

 

Tendance activiste

Entre 2007 et 2017, la croissance de la surface agricole européenne cultivée en produits biologiques s’est élevée à 75 %.
En France, 17 % des consommateurs de produits bio en consomment depuis moins d’un an.
97 % connaissent le label AB et 59 % le logo bio européen.
(Sources : Agence Bio, Libération, We Demain)

Tendance activiste

En France, 37 % des consommateurs préfèrent acheter en vrac, les moins de 35 ans étant les plus attirés par ce type de produits. Selon une étude Credoc/Kantar, 47 % des Français en ont acheté au moins une fois en 2018.
80 % des enseignes bio et des magasins Carrefour et Franprix ont des espaces qui lui sont dédiés. Pour Réseau Vrac, le chiffre d’affaires du vrac s’établira à 3 milliards d’euros en 2022.

Tendance activiste

La viande est un marché en plein abattement. Depuis 2002, la consommation de produits carnés a baissé dans l’Union européenne de 17 %. En 2017, un Européen mangeait chaque année 80 kilos de viande contre 95 kilos au début du siècle.
Champions toutes catégories de la décroissance carnée, les Belges sont passés de 100 kg en 2011 contre 74 kilos désormais. Les Italiens ont également réfréné leurs ardeurs carnivores en diminuant leur consommation de 8 kilos en six ans pour consommer seulement 75 kilos par an.
Si les Britanniques restent dans la moyenne européenne, Français, Allemands et Polonais se situent légèrement au-dessus. Deux pays ont la cote comme consommateurs de viande, le Danemark et l’Espagne, qui affichent annuellement plus de 95 kilos sur la balance. (Fig. 16).

Sous-Partie 10
Un impact direct sur les marques
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Sous-Partie 12
Esprit de synthèse
35 % des Européens estiment qu’une consommation plus responsable sera imposée par les consommateurs eux-mêmes. 9 sur 10 agissent déjà dans le sens d’une consommation responsable