Savoir raison garder

INDISPENSABLE AU QUOTIDIEN

Si ne pas avoir de voiture fait douter de son utilité, le sentiment contraire s’impose à tous ceux qui en possèdent une. Près de 8 jeunes sur 10 déclarent que leur voiture est indispensable au quotidien, un score sensiblement supérieur à celui des séniors. Il faut se rendre en Norvège et au Royaume-Uni pour recueillir des opinions plus tempérées, tandis qu’en Asie l’utilitarisme est fortement souligné.

Si le fait d’habiter en ville ou à la campagne ne met pas en évidence des opinions contraires, les couples avec enfants souligneront davantage le côté indispensable de la voiture dans la vie de tous les jours. Pour emmener les enfants à l’école ou à leurs activités extra-scolaires, faire les courses, le vélo-cargo n’a pas encore supplanté l’automobile (Fig. 16).

DES CRITÈRES D’ACHAT RATIONNELS

La rationalité est aussi au rendez-vous à propos des critères d’achat. Les Observatoire Cetelem ne cessent de le répéter au fil de leurs éditions successives : le prix constitue la principale boussole d’achat d’un bien. Et quand les jeunes investissent dans un véhicule, c’est là encore ce qu’ils considèrent en premier. Cependant, avec un différentiel de près de 10 points, ce critère est moins important à leurs yeux qu’à ceux des séniors. Le duo sino-turc est à nouveau, et de loin, le moins sensible à cette dimension, alors que pour les habitants des villes de moins de 20 000 habitants, il s’avère très important.

Les deux générations sont à nouveau d’accord pour considérer la sécurité comme deuxième critère d’achat, les séniors étant à nouveau un peu plus sensibilisés à ce sujet. En revanche, si le kilométrage arrive en troisième position pour les jeunes, achat d’un véhicule d’occasion oblige, c’est le coût d’utilisation qui occupe la troisième marche du podium des séniors (Fig. 17).

SÉCURITÉ, PRATICITÉ ET LIBERTÉ : UNE DEVISE GÉNÉRALISÉE

Si l’on pousse la métaphore d’une automobile comparable à une personne, on en arrive à lui accoler des qualités et des défauts.

Au sujet des premières, un trio se détache assez nettement pour définir une voiture sûre, pratique et symbole de liberté. Trois qualités mises en avant à la fois par les jeunes et les séniors, mais dans des proportions qui varient.

Ainsi, 30 % des jeunes jugent que la sécurité distingue en premier une voiture alors que 43 % des séniors l’affirment. L’écart commence à se réduire pour placer la praticité en deuxième position. Si 27 % des jeunes le pensent, 38 % des séniors le confirment. Enfin, sur le thème de la liberté, jeunes et séniors voient leurs points de vue davantage converger, avec respectivement 27 % et 32 % (Fig. 18).

Soulignons que juste après ce trio, la vitesse et le plaisir sont mis en avant par les jeunes, la première étant très peu évoquée par les seniors.

DES REPROCHES PARTAGÉS

Côté « défauts », jeunes et seniors s’accordent à nouveau sur un trio identique avec, cette fois, des opinions particulièrement proches.

Le stress généré par la voiture est pointé en premier par 3 personnes sur 10 dans les deux catégories d’âge. Une voiture qui est ensuite assimilée à une contrainte dans des proportions quasiment identiques (23 % pour les jeunes et 22 % pour les séniors). Le troisième « défaut » est plus singulier, au sens où il distingue une pollution souvent sous-estimée par rapport à celle du CO2, mais particulièrement sensible en milieu urbain. C’est en effet le bruit qui est rejeté, davantage par les jeunes, pour un quart d’entre eux (Fig. 19).