Et si les marques envisageaient leurs clients comme des membres d’un fan club ? Place au « fanketing »…
Aux Etats-Unis, Coca-Cola a récemment créé un service d’abonnement permettant à ses fans de recevoir, une fois par mois, ses dernières créations avant même qu’elles ne soient disponibles en magasins. La proposition a eu tellement de succès que, quelques heures seulement après son lancement, le service affichait déjà complet et se dotait d’une liste d’attente. L’abonnement à ce club, baptisé « Insiders Club », s’étend sur une durée de six mois et ses membres (environ 1 000 personnes) paient 10 dollars par mois pour y accéder ou bien une cotisation unique de 50 dollars.
Qu’en penser ?
A l’origine associé au monde de la téléphonie et des nouvelles technologies, le principe de la vente par abonnement ne cesse de gagner du terrain. On l’a d’abord vu apparaître sous forme de box mensuelles dans de nombreux secteurs (cosmétique au début, alimentation, culture, design, ensuite) puis aborder le monde des chaussures avec l’initiative de Bocage (cf. l’Œil de décembre 2018) et même, plus récemment, celui des meubles avec Ligne Roset. Son apparition, aujourd’hui, chez Coca-Cola, comme mode d’accès aux nouveautés, n’a finalement rien d’étonnant et on peut déjà parier que ce n’est qu’un début dans le monde de la grande consommation. Tout d’abord parce que l’abonnement permet à une marque de renouveler sa relation avec ses clients vers plus de proximité, d’affectif et d’implication. La publicité parle au grand nombre, les réseaux s’adressent aux communautés, l’abonnement s’adresse à l’individu qui a ainsi l’impression, en intégrant le club (valorisant) des early adopters d’une marque, d’être reconnu. Ensuite, parce que le principe de l’abonnement offre à une marque l’opportunité de tester ses nouveautés auprès de ses fans, ce qui est toujours plus riche d’enseignements qu’auprès de consommateurs moins impliqués. Enfin, et surtout, parce qu’il assure aux marques une présence régulière dans les esprits de leurs clients ce qui, en ces temps de saturation de messages sur les réseaux sociaux, est loin d’être négligeable…
En bref
L’enseigne Jennyfer, qui cible les 10-19 ans, propose depuis peu, un bouton « PleazPay » qui permet de communiquer directement la commande à un tiers, souvent les parents, qui peuvent alors la régler à distance.
En bref
Blink est une application au service du bien-être oculaire. Elle utilise le système de caméra TrueDepth et propose divers exercices à pratiquer plusieurs fois par jour pour améliorer la vue et être plus résistant au stress. L’application compte déjà plus de 12 000 utilisateurs.
En bref
Sur la future Q4 e-Tron d’Audi, l’acheteur aura le choix entre 25 signatures lumineuses différentes pour les faces avant et arrière du véhicule… et sur la prochaine Tesla (électrique), il pourra choisir son identité sonore : le bruit du klaxon, mais aussi du véhicule quand il roule à faible vitesse…
L’Œil dans le rétro
En mai 2009, L’Œil repérait un micro-fait, sûrement considéré comme anecdotique à l’époque, mais qui ne manquera pas pourtant de devenir totalement mainstream dix ans plus tard…
Recessionistas
Le fait
Lancé par le New-York Times au début de la récession économique, le terme de recessionnistas désigne les femmes désireuses de rester à la pointe de la mode en dépit d’une conjoncture économique difficile. Troc, partage, recyclage décrivent leurs nouvelles manières de consommer ; puces, brocantes et vide-greniers sont leurs lieux de prédilection et Internet leur média préféré où elles peuvent initier, via leurs blogs, « vide-dressings » et autres « speed-trockings »…
L’analyse
Loin d’être toujours synonyme de déprime et de restrictions, la crise économique actuelle peut constituer, pour tous ceux qui ne veulent pas renoncer à consommer, l’opportunité de bousculer leurs habitudes en initiant de nouvelles pratiques. Customisation, récupération, vide-dressings et autres trocs « entre copines » dessinent ainsi de nouvelles attitudes de consommation de mode. Plus durables et plus responsables d’une part, puisque vêtements et objets circulent de foyers en foyers, mais aussi plus ludiques et conviviales puisque ces échanges se font au sein de mêmes tribus d’appartenance. L’émergence d’un nouveau modèle de consommation non monétarisé et communautaire, fondé sur l’échange et les rencontres plutôt que sur la course à la nouveauté et à l’accumulation des signes de standing ?