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Partie 3 - Entrepreneur de sa consommation

L’avènement du consommateur-vendeur

3 minutes de lecture

Vendre des produits, une pratique courante 

Jusqu’alors, l’économie, et plus précisément les échanges commerciaux entre ses différents acteurs, définissait avec une certaine clarté les rôles attribués à chacun. D’un côté, il y avait les vendeurs, représentés par les entreprises au sens large du terme, et de l’autre les acheteurs, incarnés par les consommateurs. Cette nouvelle étude met en évidence une redéfinition de ces rôles, avec l’affirmation d’un consommateur-vendeur qui devient entrepreneur de sa consommation.

 

6 Européens sur 10 déclarent avoir vendu des biens d’occasion au cours de l’année, cette proportion s’élevant même à 8 sur 10 pour les moins de 35 ans (Fig. 13). Le score est supérieur à la moyenne dans la plupart des pays (l’Autriche, la Belgique, le Danemark, la France, la Norvège, la Pologne et la Suède). Ceux qui s’en rapprochent le plus sont la Roumanie, l’Espagne et le Royaume-Uni. Il faut se rendre en Norvège et en France pour trouver les deux nations recensant le plus grand nombre de consommateurs-vendeurs. 

 

Fig. 13

 

 

Des revenus complémentaires significatifs

Nous avons vu précédemment que gagner de l’argent était l’une des priorités des Européens dans leurs pratiques de l’économie circulaire. Les gains réalisés par les consommateurs-vendeurs viennent le confirmer. En moyenne mensuelle, ils s’élèvent à 77 €, un complément de revenu qui est loin d’être négligeable (Fig. 14).

 

Fig. 14

 

 

Derrière ce chiffre, on relève trois disparités. Une disparité tout d’abord géographique. Alors que les Hongrois, les Tchèques et les Slovaques engrangent des revenus supplémentaires inférieurs à 40 €, cette somme est quasiment triplée pour les Allemands et surtout les Britanniques, avec 115 €. 

 

La disparité est aussi d’ordre générationnel. Alors que les moins de 35 ans gagnent 103 € par mois avec le produit de leurs ventes, les plus de 50 ans peinent à générer 42 € de revenus supplémentaires. Enfin, une troisième disparité est liée au genre, les hommes se montrant presque deux fois plus consommateurs-vendeurs que les femmes (98 € vs. 58 €). 

 

Dépenses nécessaires et épargne de précaution

En changeant de rôle, le consommateur-vendeur ne se départit pas pour autant de ses objectifs pour concilier épargne et dépenses. Les sommes gagnées ne seront pas dépensées pour se faire plaisir (10 %), mais d’abord pour acheter des produits nécessaires. 44 % des Européens adoptent ainsi en premier cette attitude (Fig. 15). Et parce que les temps ne se prêtent décidément pas à l’insouciance, 36 % mettront de l’argent de côté. C’est à l’est de l’Europe que l’on trouve les consommateurs qui privilégient les achats de produits dont ils ont besoin, particulièrement les Bulgares (65 %), mais également les Hongrois (52 %) et les Slovaques (49 %). À noter que les Portugais, les Italiens et les Autrichiens se comportent en acheteurs rationnels dans des proportions quasiment égales. Côté épargnants, les Espagnols, les Belges et les Suédois se montrent les plus précautionneux (45 %, 42 % et 42 %). 

 

Fig. 15

 

Sous-Partie 8
Dans économie circulaire, il y a d’abord économie
C’est sans doute l’un des faits majeurs mis en lumière par ce nouvel Observatoire Cetelem de la Consommation. Avec l’émergence du consommateur comme vendeur, notamment par l’utilisation des
Sous-Partie 10
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Nous l’avons plusieurs fois souligné, notamment au sujet des sommes générées par les ventes, que l’économie circulaire, et plus précisément l’avènement du consommateur-vendeur, met en