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Partie 3 - ACHETER PEUT ATTENDRE

La voiture électrique joue les premiers rôles… mais pose question

5 minutes de lecture

L’ÉLECTRIQUE EN TÊTE

L’Observatoire Cetelem a depuis longtemps été attentif à la voiture électrique, parmi les premiers à pointer son avènement. Cette édition est cependant à marquer d’une pierre blanche puisque pour la première fois ce type de motorisation arrive en tête des intentions d’achat. La percée de l’électrique est donc notable, mais le thermique fait de la résistance. 1 personne sur 3 choisira d’acheter une voiture électrique (Fig. 22). Si l’on ajoute à ce chiffre celui des acheteurs déclaratifs de voitures hybrides (rechargeables ou non), on peut parler sans risque de se tromper d’une vraie bascule du marché.

Les Chinois et, à un degré moindre, les Norvégiens confortent leur leadership électrique avec respectivement 65 % et 43 % d’intentions d’achat. À l’inverse, c’est à nouveau en France, en Belgique, en Autriche et aussi en Pologne que ces intentions sont moins affirmées, aux alentours de 20 %.

Fig. 22

Fig. 23 / Contexte

UN PRIX QUI CONTINUE (TOUJOURS) À POSER PROBLÈME

L’électrique ne constitue cependant pas un eldorado vers lequel tendent béatement les automobilistes. Car, s’il est une chose qui ne change pas, c’est le lot d’éléments négatifs qui freinent son potentiel achat.

Comme toujours, le blocage est d’abord économique. Pour près de la moitié des personnes interrogées, le prix d’un véhicule électrique est trop élevé, avec surtout les Néerlandais et les Français pour le souligner. Un point de vue qui effleure seulement 13 % des Chinois, convertis de longue date.

Réticences encore à propos de potentielles difficultés de recharge et d’autonomie limitée.
Deux sujets qui préoccupent environ 3 personnes sur 10. Et de façon étonnante, c’est en Chine où ces questions interrogent le plus, à l’inverse du Mexique où elles ne préoccupent que modérément. Notons que l’autonomie des véhicules est également une préoccupation importante en France.

En revanche, un résultat sera source de grande satisfaction pour les constructeurs. À peine 10 % des automobilistes craignent de ne pas pouvoir revendre leur véhicule. L’occasion pour la voiture électrique de s’ancrer définitivement dans le panorama automobile (Fig. 24).

Fig. 24

Fig. 25 / Contexte

BATTERIES, LE CHOIX QUI INTERROGE
Les automobilistes ne sont pas les seuls à être dans le brouillard. Les constructeurs aussi à propos du choix des batteries pour équiper leurs modèles. D’un côté des batteries LPF (lithium-fer-phosphate), de l’autre, des batteries NMC (nickel-manganèse-cobalt). Les premières sont bon marché et permettent de faire baisser le coût des véhicules, mais difficilement recyclables. Les secondes plus chères, mais mieux intégrées à l’économie circulaire. Ils vont aussi devoir compter sur les accumulateurs au sodium et les batteries solides, d’ici quelques années. Que choisir ? Telle est la question…

UNE UTILISATION POTENTIELLEMENT COÛTEUSE

Cette problématique du coût ne se limite pas au seul achat, mais s’étend aussi à l’usage du véhicule électrique. Confronté à l’augmentation récente, et potentiellement future, du prix de l’électricité, les automobilistes s’interrogent. Les trois quarts d’entre eux voient dans cette perspective un usage plus coûteux que celui d’un véhicule doté d’une motorisation traditionnelle. Dans les pays européens, notamment en Espagne, cette crainte est fortement avérée (Fig. 26).

Fig. 26

UN AVENIR EN MANQUE D’ÉNERGIE

De l’électricité plus chère, mais encore faudrait- il qu’elle soit disponible. Car, plus encore que la prééminence programmée du véhicule électrique, les automobilistes remettent en cause son utilisation en raison d’une production énergétique qu’ils prévoient insuffisante. Sans doute sous l’influence évidente des récentes crises énergétiques, les trois quarts affichent ce point de vue. Les limites du simple scepticisme sont dépassées.

Mais, dans le détail, les opinions font à nouveau le yoyo. Pas l’ombre d’un doute n’effleure les Chinois et dans une proportion moindre les Turcs quant à la possibilité de disposer d’électricité pour rouler. En Europe, l’inquiétude est palpable, notamment en Autriche et en Belgique, avec cependant les Espagnols et leurs voisins Portugais pour occuper une position médiane. La crise énergétique liée à la guerre en Ukraine a visiblement laissé des traces (Fig. 27).

Fig. 27

Fig. 28 / Contexte

Dans de nombreux pays, le déploiement des bornes de recharge s’accélère. En France le cap des 100 000 bornes sur les voies publiques a été franchi. Il n’en demeure pas moins que dans l’esprit de nombreux automobilistes, la possibilité de pouvoir recharger facilement un véhicule électrique demeure un sujet qui freine leur prise de décision.

Fig. 29 / Contexte

Les automobilistes remettent en cause l’utilisation du VE en raison d’une production énergétique qu’ils prévoient insuffisante.

Sous-Partie 10
La foi dans le futur et l’innovation
L’avènement de la voiture électrique semble inéluctable. Et pourtant, elle suscite toujours son lot de suspicions. La crise énergétique, sous son angle électrique, est passée par là fai
Sous-Partie 12
Les automobilistes demandent de l’aide pour passer à l’électrique
L’envie est là, les freins aussi. Il manque juste le coup de pouce qui pourrait faire la différence.Un coup de pouce qui prendrait la forme d’aides versées par les pouvoirs publics pour pr