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Partie 3 - Des solutions d'une nouvelle mobilité qui doivent encore faire leurs preuves

La voiture, un espace qui reste protégé

3 minutes de lecture
Clairement, le gain d’argent est dominant pour envisager la pratique de l’autopartage et du covoiturage. Pour autant, il ne saurait s’affranchir de toutes limites. Notamment celles de la sphère intime dont l’automobile fait encore amplement partie.

PROPRIÉTÉ PRIVÉE : NE PAS TOUCHER

Ne pas vouloir proposer sa propre voiture à la location, c’est avant tout souhaiter qu’elle ne soit pas détériorée.
62 % des automobilistes l’affirment. Les millennials et les seniors, les urbains et les ruraux sont pour une fois sur la même longueur d’ondes. Comme l’a déjà mis en évidence l’Observatoire Cetelem dans des études précédentes, la voiture se prête à des usages toujours plus variés pour devenir une sorte de seconde maison, un espace résolument privé.
La deuxième raison invoquée conforte ce sentiment de propriété, pour certains encore jalousement sauvegardé.
38 % ne souhaitent pas louer leur véhicule car ils entendent en rester le seul utilisateur (Fig. 38 et 39).

FIG. 38 :

 

FIG. 39 :

 

PROTECTION DE LA VIE PRIVÉE : DES SENIORS PLUS MÉFIANTS

Cette volonté de sauvegarder son intimité conditionne aussi le choix de ne pas être rémunéré pour l’enregistrement de ses données privées par des capteurs installés dans le véhicule. 57 % considèrent que ce serait une intrusion dans leur vie privée. 1 personne sur 2 a peur que ces données soient détournées et utilisées de manière illégale (Fig. 40). Dans les deux cas, les seniors se montrent plus méfiants que les millennials.
Cette peur d’une utilisation frauduleuse des données est particulièrement exprimée en Chine (70 %). Ce pays est pourtant le paradis des écosystèmes, où la data est le nouvel or noir et où l’achat de véhicule est le plus numérisé. Alors, paradoxe ou suspicion légitime ?

FIG. 40 :

 

PUBLICITÉ : MANQUE DE DISCRÉTION ASSURÉE

Autre moyen possible de générer des revenus avec son véhicule, la publicité ne fait pas recette. 1 automobiliste sur 2 ne souhaite pas se faire remarquer en autosandwich.
Les seniors sont les plus réservés à ce sujet, tandis que les Allemands et les Brésiliens montrent le moins de prévention à cet égard. Notons que 1 personne sur 4 juge dans l’absolu cette activité pas suffisamment rémunératrice… surtout les millennials (Fig. 41).

FIG. 41 :

 

UNE CONFIRMATION À VENIR

Alors, les solutions d’autopartage et de covoiturage seraient-elles seulement de belles mécaniques rutilantes au plan marketing ? Force est de constater qu’au-delà de l’attachement personnel à sa voiture, les contraintes imposées et la simple réalité de la vie expliquent en grande partie le relatif confinement des solutions d’autopartage et de covoiturage à une sphère limitée d’utilisateurs. Même si le poids des millennials et des urbains plus propices et enclins à ces nouvelles « automobilités » laisse augurer de réels espoirs de décollage.

Sous-Partie 14
Autopartage : un intérêt qui demande à être confirmé
Le motif économique l’emporte pour la pratique du covoiturage. Il reste prépondérant pour l’autopartage mais au même titre que faire un geste pour l’environnement et des raisons pratiques.
Sous-Partie 16
Esprit de synthèse
1 personne sur 2 pratique le covoiturage en tant que passager pour dépenser moins. 1 millennial sur 2 pratique le covoiturage ou l’autopartage pour gagner de l’argent. 4 sur 10 le pr