Réinventer l’automobile par le service
Le secteur automobile est placé dans une situation d’effervescence créative comme il en a rarement connu. Les nouvelles technologies réinventent la voiture. Des solutions-services visent surtout à relever le défi posé par la circulation dans des villes congestionnées et soumises à la pollution.
La rentabilité et donc la pérennité de ces offres questionnent. Le développement de marques leaders impose des apports en capital élevés, sans pour autant générer de bénéfices immédiats. Des succès cachent l’échec de nombreux projets qui disparaissent presque aussi vite qu’ils ont vu le jour. Les plus « gros » rachètent les plus « petits ». Par ailleurs, la constitution de galaxies de mobilité autour des grandes marques automobiles démontre que l’automobile doit toujours séduire et construire son avenir autour de nouveaux usages comme le covoiturage et l’autopartage.
Les galaxies automobiles de services de mobilité
États-Unis et Asie, les deux pôle majeurs des nouvelles mobilités
Clairement, les États-Unis et l’Asie, particulièrement la Chine, s’imposent dans le domaine des nouvelles mobilités, grâce à des marques leaders.
Des compagnies qui, au-delà de leur attractivité boursière, doivent encore cependant convaincre de leur capacité à générer des bénéfices durables.
DIFFÉRENTES FORMULES POUR ROULER DIFFÉREMMENT
Pour rouler dans une voiture sans la posséder, différents types de services existent :
- L’autopartage, c’est-à-dire la mise à disposition du public par des opérateurs publics ou privés d’une flotte d’automobiles. Cette formule s’est maintenant développée entre particuliers en ligne directe, assistés d’opérateurs digitaux (l’américain Getaround qui rachète en 2019 le français Drivy).
- Existe aussi la possibilité du covoiturage sur courte ou longue distance, qu’il s’agisse d’aller au travail tous les jours ou de partir parfois en vacances (le leader international Blablacar est français).
- Et puis la location longue durée, avec ou sans possibilité d’acheter la voiture au terme du contrat, est arrivée pour séduire de plus en plus d’automobilistes moins attachés à la propriété. On les invite même maintenant à louer la voiture qu’ils ont louée…
Locataire et loueur en même temps
Depuis quelques années, le leasing a le vent en poupe sur le marché automobile. À l’instar d’autres postes de consommation, la voiture bascule progressivement dans l’économie de l’abonnement, l’usage d’un service consommé suppléant l’usure d’un bien possédé. Les avantages sont nombreux pour les consommateurs : disposition permanente d’un véhicule récent car régulièrement renouvelé, pas d’aléas sur la valeur résiduelle arrêtée en amont, plus de souci de reprise ou de risque à la revente en occasion… Les gains sont aussi importants pour la collectivité qui voit le parc se renouveler et se verdir plus rapidement.
« On peut faire encore plus et mieux », déclare Jean-Claude Puerto-Salavert, entrepreneur spécialiste de la location automobile, dirigeant de Ucar. Chantre de l’économie du partage, il vient de lancer en France Ucar2share, système de « leasing alternatif » qui propose à ses clients locataires une remise substantielle sur le loyer en échange de la (re)- mise à disposition quelques jours par mois de leur voiture.
La voiture jusqu’ici exclusive et exclusivement poste de dépense se fait collective et source de revenus pour son locataire principal. Dans le même temps, l’offre de location courte durée s’étend et devient plus accessible pour le reste de la communauté non équipée. « Après avoir été le symbole de la liberté individuelle au vingtième siècle, la bagnole va devenir le champion de la liberté dans le partage », prophétise Jean-Claude Puerto-Salavert.