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Partie 2 - Les ombres d'un doute

Protection de l’environnement : prise de conscience et jugement

4 minutes de lecture
Derrière l’image d’une automobile aimée, à laquelle les automobilistes sont très attachés, apparaissent des fractures d’ordres générationnel et géographique qui viennent tempérer un portrait idéalisé.
Les problématiques économiques et écologiques induisent notamment de fortes oppositions entre millennials et seniors, urbains et ruraux, habitants des économies développées et des pays émergents.

En l’espace de quelques années, la problématique écologique s’est imposée à tous, au-delà des seules sphères scientifiques. Et le secteur automobile n’échappe pas à ce changement, cette évolution se traduisant par des changements concrets.

CHANGEMENT D’ATTITUDE

Trois quarts des personnes interrogées sont sensibles à l’environnement et déclarent avoir réorienté, à ce titre, leurs habitudes de consommation (Fig. 13 et 14). Italiens, Espagnols et Turcs sont les plus affirmatifs alors que les Japonais, qui ont pourtant subi de nombreux accidents ou phénomènes naturels environnementaux, sont les moins nombreux (44 %). Si les millennials américains sont plus engagés que leurs aînés et les citadins chinois plus impliqués que leurs concitoyens des champs, les différences sont, somme toute, peu notables au sein de chaque pays. La partition ville/champs marque le plus de différence avec des citadins plus sensibles à des choix de consommation écologiques

FIG. 13 et 14 :

 

LE « J’ACCUSE » DES JEUNES ET DES URBAINS

Cette sensibilité écologique nouvelle conduit même les automobilistes à désigner la voiture comme principal coupable. En moyenne, 66 % des personnes interrogées s’accordent à la considérer comme le premier vecteur de pollution (Fig. 15 et 16). Derrière cette condamnation massive apparaissent de nettes fractures géographiques, générationnelles et résidentielles.
Turquie, Chine, Afrique du Sud et Brésil la condamnent sans nuances (89 %, 83 %, 77 %, 74 %). La péninsule Ibérique les rejoint pour un avis tout aussi tranché. À l’opposé, la plupart des économies développées se montrent beaucoup moins virulentes (Allemagne 42 %, France 46 %, Belgique 47 %, Pays-Bas 47 %). Les différences générationnelles sont également très aigües. En France, les millennials sont deux fois plus nombreux que les seniors à juger l’automobile principale source de pollution (63 % vs 30 %). En Allemagne, en Belgique et aux Pays-Bas, la proportion est presque identique. On retrouve aussi des écarts importants en Afrique du Sud et au Royaume-Uni.
L’analyse de ces mêmes résultats en fonction du lieu de vie distingue encore et toujours Allemagne, France, Belgique et Pays-Bas comme principaux terrains de fracture entre, d’une part, les habitants des grandes villes très critiques vis-à-vis de la pollution automobile et, d’autre part, des ruraux beaucoup moins accablants.

FIG. 15 et 16 :

 

Des mesures à géographies variables

Si la question climatique semble s’être installée de façon définitive dans le paysage médiatique et la conscience des citoyens, les mesures gouvernementales pour réduire la pollution automobile diffèrent singulièrement d’un pays à l’autre par leur « dureté » ainsi que par leur espace d’application.

 

 

ÉVOLUTION DU NOMBRE DE ZONES À FAIBLE ÉMISSION

Mars 2011Mars 2012Mars 2014Mars 2015Septembre 2017Novembre 2018
Autriche112444
République tchèque111111
Danemark444444
Allemagne435669788386
Italie1099894100108106
Pays-Bas121212131313
Portugal011111
Suède667888
Royaume-Uni223111
Grèce---111
France----23
Belgique----12
Espagne-----1
TOTAL179182193211337231

Source : https://www.ademe.fr/sites/default/files/assets/documents/rapport-zones-faibles-emissions-lez-europe-ademe-2018.pdf
ADEME, Rapport des zones à faibles émissions en Europe

DES INTENTIONS D’ACHAT ENVIRONNEMENTALO-COMPATIBLES

Les intentions d’achat d’automobiles traduisent aussi le changement de comportement à l’oeuvre (Fig. 17 et 18).
Si l’achat d’un véhicule essence est toujours dominant (59 %), la préférence pour un modèle hybride, voire totalement électrique, s’accentue fortement (respectivement 49 % et 33 %). Conséquence, la domination du diesel semble désormais définitivement révolue (32 %).
La percée de l’hybride (55 %) et de l’électrique (39 %) est particulièrement sensible en milieu urbain. Les contraintes toujours plus grandes pour circuler dans les métropoles mais aussi une nouvelle offre conséquente, liée aux normes environnementales, expliquent ces chiffres qui devraient croître sensiblement dans les années à venir.
Géographiquement, les intentions d’« achats écologiques » sont particulièrement fortes au Japon, en Italie, en Espagne et en Chine qui plébiscitent l’hybride (respectivement 74 %, 72 %, 69 % et 67 %). On retrouve à nouveau la Chine avec le Portugal et encore l’Italie et le Japon pour envisager de façon forte le choix électrique (50 %, 46 %, 41 % et 40 %).
À l’opposé, les États-Unis s’accrochent sans surprise à la motorisation essence (80 %), tandis que les Turcs choisissent prioritairement le diesel (59 %).

FIG. 17 et 18 :

 

Sous-Partie 6
Esprit de synthèse
8 personnes sur 10 sont attachées à leur voiture. 4 sur 10 jugent l’automobile avant tout indispensable pour se déplacer. 6 sur 10 gardent leur véhicule pour la liberté qu’il p
Sous-Partie 8
Une question avant tout budgétaire
Si la question écologique pèse désormais de façon importante, la question économique reste cependant prioritaire. Lorsqu’on interroge les personnes qui ne possèdent pas de voiture, seulement 1