Le regard critique des + de 35 ans
« Notre jeunesse aime le luxe ; elle est mal élevée ; elle se moque de l’autorité et n’a aucune espèce de respect pour les anciens… Ils ne se lèvent pas quand un vieillard entre dans la pièce. Ils répondent à leurs parents et bavardent au lieu de travailler ».
Ce jugement lapidaire pourrait presque avoir été rédigé aujourd’hui, par un des + de 35 ans interrogé dans le cadre de L’Observatoire Cetelem de la Consommation 2018. Et pourtant, il a été prononcé il y a de ça plusieurs siècles. Il émane d’un sage parmi les sages, père de la philosophie morale, Socrate, puisque c’est de lui dont il s’agit.
Un jugement très négatif
Il ressort en effet de cette étude que les + de 35 ans portent un regard très sévère sur les Millennials, mettant en exergue le traditionnel fossé générationnel souvent évoqué. Matérialistes (40 %), individualistes (31 %), paresseux (28 %), impatients (29 %), immatures (31 %)… les qualificatifs négatifs abondent, dressant le portrait d’une génération indifférente à la société, repliée sur elle-même, narcissique, dont la pratique du selfie pourrait
être le portrait synthétique le plus pertinent.
Des compliments timides
De tous les Européens, Hongrois, Slovaques, Roumains et Bulgares se montrent les plus critiques alors que Français, Belges, Allemands et Britanniques font preuve de plus d’indulgence. Comme si le niveau de développement économique avait une incidence directe sur les appréciations. Comme si aussi, la nouvelle génération à l’Est de l’Europe semblait succomber plus que de raison, aux yeux des anciens, aux sirènes du consumérisme.
Au total, 88 % des termes utilisés par les + de 35 ans pour caractériser les Millennials sont négatifs contre seulement 57 % positifs. Il leur est timidement accordé d’être créatif (15 %), ambitieux (15 %) et entreprenant (13 %). Les plus « fortes » louanges proviennent de la Norvège, la Hongrie restant le pays le plus hermétique à voir les Millennials sous un jour positif.