Une confiance partout affirmée
En 2008, L’Observatoire Cetelem titrait sur la « crise de confiance » des Européens. 10 ans plus tard, on serait tenté de parler de « prise de confiance ». Car oui, indéniablement, la confiance est de retour en Europe, de façon généralisée.
Une meilleure santé nationale
Pour la première fois depuis de longues années, la note moyenne attribuée par les Européens à la situation de leur pays est supérieure à la note moyenne de 5 (5,3). Pour rappel, celle-ci s’élevait à 4,9 en 2007 et à seulement 3,7 à son plus bas en 2013. Si une évolution positive était sensible depuis les quatre dernières éditions de L’Observatoire Cetelem de la Consommation, ce résultat marque cependant une embellie notable d’autant plus qu’elle concerne presque tous les pays de l’étude.
Des économies favorablement orientées
Le contexte macro-économique redevenu favorable a porté les Européens vers plus d’optimisme. Partout, la croissance est confortée. Seuls l’Espagne et le Royaume-Uni, Brexit oblige pour celui-ci, enregistrent une légère baisse. Chez certains, le rebond est même spectaculaire. Le Portugal passe de +1,5 à +2,6 tandis que la République tchèque s’envole de +2,6 à +4,3.
Concernant le chômage, les raisons de retrouver un peu le sourire ne manquent pas non plus. Partout il s’inscrit à la baisse avec, dans certains pays, des résultats qui marquent l’existence d’un chômage résiduel comme en Allemagne (3,7 %) ou mieux encore en République tchèque (3 %). Pour autant, les pays du sud de l’Europe restent affectés par un chômage fort, l’Espagne affichant encore un niveau élevé à 17,4 % de la population active, la France passant difficilement en dessous de la barre des 10 %.
Parmi tous les pays de l’étude, seule la Roumanie, pourtant portée par un excellent climat économique, enregistre une note 2018 inférieure à celle de l’année précédente (4,4 vs 4,1). Les tensions politiques semblent expliquer cette singularité.
A contrario, le Portugal, longtemps pays le plus pessimiste, est gagnée par l’euphorie avec une note en augmentation de +0,8. Durablement englué dans un profond marasme économique, le pays récolte les fruits de la politique conduite par le gouvernement.
La France connaît aussi l’une des plus belles progressions (+0,7). La note est désormais au-dessus de la moyenne (5,1). Faut-il voir dans ce résultat un « effet Macron » avec l’émergence d’un discours positif contagieux ? Sans doute pour partie, avec là encore des données économiques qui s’améliorent quasiment dans tous les domaines et qui incitent à retrouver le sourire.
Saluons enfin l’arrivée dans L’Observatoire Cetelem de la Consommation de la Norvège. Le pays le plus heureux du monde, selon le classement du Word Happiness Report 2017, justifie sa réputation. Les Norvégiens accordent à la situation de leur pays la note de 7,2, la plus haute de l’étude.
Des situations personnelles toujours plus satisfaisantes
D’année en année, les Européens se montrent toujours plus optimistes quant à leur situation personnelle comparée à celle de leur pays. 2018 ne déroge pas à la règle. Avec 5,8, cette note est 1 point plus élevée que cinq ans auparavant, confortant significativement la tendance haussière enregistrée sur cette période. Et cette fois, tous les Européens de L’Observatoire Cetelem s’accordent pour dire que leur situation personnelle s’est améliorée en l’espace de 12 mois. Seuls les Hongrois restent en dessous de la moyenne (4,6 vs 4,2 en 2017) tandis que les Bulgares, et dans une moindre mesure les Portugais, font preuve du plus fort regain d’optimisme (respectivement +1 point et +0,5 point). Les Britanniques ne semblent pas vouloir prendre conscience des potentiels effets négatifs du Brexit sur leur situation personnelle (+0,3 point). Les Français continuent à voir la vie sous un meilleur jour (5,9 +0,2 point). Et les pays du (grand) Nord affichent les plus larges sourires (respectivement 6,6 pour la Suède et le Danemark, 6,5 pour la Norvège).
Un pouvoir d’achat consolidé
Cet allant se nourrit de considérations matérielles jugées favorables. 7 Européens sur 10 estiment que leur pouvoir d’achat est resté stable ou a augmenté, avec même une hausse de 6 points quand les consommateurs constatent une augmentation (+24 %). C’est en Suède, en Roumanie et en Norvège que les opinions sont les plus favorables à ce sujet (38 %, 37 % et 35 %). En revanche près de 1 Français sur 2 persiste à refuser l’évidence en estimant que son pouvoir d’achat a baissé.
Consommation et épargne à la hausse
Cette bonne santé économique personnelle se prolonge par des intentions de consommer et d’épargner à la hausse. Deux indicateurs de L’Observatoire Cetelem de la Consommation qui ont toujours été confirmés dans la réalité. 47 % des Européens (+1 point) entendent consommer davantage dans les 12 mois à venir. Comme les années précédentes, c’est vers l’Est qu’il faut se tourner pour rencontrer les plus fortes envies de consommer (Slovaques 73 %, Bulgares et Tchèques 69 %, Roumains 67 %). À l’inverse, Danois, Portugais et Belges font preuve d’une certaine frilosité (28 % et 33 %) tandis que les Français ne se montrent guère plus enclins à la dépense (34 %).
En matière d’épargne, les intentions sont encore plus affirmées. 45 % des Européens ont l’intention de mettre plus d’argent de côté (+4 points). Ceci traduit sans doute la volonté de reconstituer son épargne alors que les jours s’annoncent plus favorables et que rien n’indique encore que cet élan positif va perdurer. Norvégiens, Suédois et Portugais se montrent les plus prévoyants (65 %, 61 % et 60 %). À l’opposé, les Français sont seulement 36 % à déclarer vouloir épargner plus. Ce résultat peut être mis en perspective avec une diminution de 40 % du montant moyen d’épargne constaté par le groupe Allianz, montant qui s’élève désormais
à 1 190 € par an.
Des lendemains qui chantent
Quand on les interroge sur leur vision de l’avenir, les Européens gardent le sourire. 7 sur 10 se déclarent optimistes, voire très optimistes, en ce qui concerne l’avenir. Danois, Norvégiens et Portugais, décidément revigorés, ont foi en des lendemains qui continueront de chanter (respectivement 79 %, 75 % et 76 %). Une fois encore, les Français se distinguent en projetant un futur relativement atone. Ils sont les seuls à être majoritairement pessimistes
(51 %), loin devant les Italiens et les Belges (44 % et 42 %).