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Partie 4 - Des solutions pour le futur mais des fractures persistantes

L’automobile, pour longtemps encore

5 minutes de lecture
La voiture questionne, pose problème, séduit, attire, prête le flanc aux critiques, stimule les innovations… Une chose est sûre, on n’a pas encore fini d’en entendre parler. C’est ce que nous disent les automobilistes. En effet, si certains se projettent sans en posséder une, ils n’imaginent pas un monde sans voiture. Comment résistera l’automobile sous sa forme traditionnelle ? Quels poids prendront les nouvelles formes d’«automobilité» à travers le monde, au sein des différentes générations, dans les villes et dans les campagnes?
Afin de mesurer et suivre la place et les formes d’usage et d’accès automobiles, l’Observatoire Cetelem propose 3 indicateurs exclusifs, descriptifs des recours traditionnels et modernes à la voiture.

UN AVENIR QUI ROULE

Bonne nouvelle pour les constructeurs et les distributeurs, 86 % des personnes interrogées dans cette étude pensent que dans 10 ans on achètera et on possèdera encore sa voiture. Un quintet se détache pour l’affirmer plus haut et plus fort : Afrique du Sud, Pologne, États-Unis, Brésil et Royaume-Uni. Un trio est moins affirmatif : Japon, Chine et Pays-Bas.
Autre bonne nouvelle, les millennials sont les plus enclins à le penser, avec la Chine comme pays où les différences générationnelles sont les plus marquées (84 % millennials vs 60 % seniors). En fonction du lieu de vie, les écarts sont sensiblement moins nets, que l’on habite dans les grandes villes ou à la campagne (Fig. 42).

FIG. 42 :

 

ET SI C’ÉTAIT GRATUIT ?

Monnayer ses habitudes et données de navigation à des fins commerciales, accepter d’entendre ou de voir des publicités à bord de son véhicule sont des possibilités techniquement de plus en plus réalisables grâce aux véhicules connectés. Elles sont maintenant évoquées en contrepartie du financement de tout ou partie du coût de la voiture. La « zero dollar car » peut-elle exister ?
C’est en tout cas ce que souhaite une proportion d’automobilistes qui imaginent possible d’utiliser un jour gratuitement un véhicule. 1 personne sur 5 en a la conviction, et même jusqu’à 1 Chinois sur 2.
C’est en Europe que l’on rencontre les plus dubitatifs, particulièrement les Belges, les Allemands et les Hollandais (Fig. 43).
Moins digitaux et moins coutumiers des services freemium, les seniors sont très peu nombreux à croire en cette solution (12 % en moyenne). L’usage prolongé de leur véhicule, à un coût qu’ils ont eu le temps de juger trop important, explique sans doute ce faible score. Une fois encore les Allemands et les Belges ne se font aucune illusion à ce sujet.
N’oublions pas aussi que cette étude a montré des millennials très sensibles à la problématique budgétaire automobile. Qu’ils soient plus nombreux que leurs aînés à croire en sa gratuité future est somme toute logique.
Les millennials chinois se distinguent à nouveau avec plus des deux tiers d’entre eux qui croient en cette gratuité. Ils sont suivis par d’autres adeptes du digital, les Brésiliens.

FIG. 43 :

 

Chine, le pays de l’automobile du futur

Premier marché mondial après 15 ans de croissance continue, la Chine connaît depuis plus d’un an une baisse sensible des ventes automobiles. Le signe d’un déclin possible ? Pas si sûr. Au moins si l’on en juge par la nature même de ce marché et la façon de moderniser ce secteur d’activité. L’organisation économique et politique a aussi permis la mise en place de mesures et de principes de ventes qui bouleversent ce même marché. Face au défi de la qualité de l’air, la voiture électrique a été encouragée plus que partout ailleurs, tant par les aides accordées à ce type de véhicule que par des mesures de restriction pour limiter les ventes de véhicules thermiques. Autre paramètre essentiel, abstraction faite des GAFA, on peut considérer la Chine et ses BATX (Baidu, Alibaba, Tencent et Xiaomi) comme la première puissance technologique mondiale, particulièrement en matière d’intelligence artificielle et d’utilisation commerciale poussée de la téléphonie.
Aujourd’hui, il est possible de choisir, essayer, commander, payer un véhicule, le tout à partir de son smartphone, en attendant peut-être de voir rouler à grande échelle les véhicules autonomes pour lesquels la Chine est aussi à la pointe. Des avancées rendues possibles par le tropisme des Chinois pour la technologie et une logique écosystémique pilotée par l’État.

COMMENT DEMAIN GAGNER DE L’ARGENT AVEC SA VOITURE

À défaut de gratuité potentielle, mais non immédiate, les automobilistes sont prêts à envisager des solutions rémunératrices pour gagner de l’argent avec leur voiture.
Première d’entre elles la publicité, pour 1 automobiliste sur 3, avec globalement des pays tout autant portés à le faire, excepté le Japon qui, discret, montre la plus forte réticence (13 %).
Le covoiturage, pour courtes ou longues distances, a aussi potentiellement de nombreux adeptes (29 % et 26 %), suivi de près par la mise en location de sa place de parking (25 %). Comme nous l’avons souvent vu pour tout ce qui a trait aux questions d’ordre économique, l’Afrique du Sud, la Chine, la Turquie et le Brésil se distinguent en étant les plus motivés. Louer sa propre voiture, à une entreprise ou un particulier, tout comme vendre ses données personnelles liées à l’usage automobile, séduisent moins.
Néanmoins, 1 automobiliste sur 5 se dit prêt à utiliser cette nouvelle possibilité de gagner de l’argent avec sa voiture (Fig. 44).

FIG. 44 :

 

Sous-Partie 16
Esprit de synthèse
1 personne sur 2 pratique le covoiturage en tant que passager pour dépenser moins. 1 millennial sur 2 pratique le covoiturage ou l’autopartage pour gagner de l’argent. 4 sur 10 le pr
Sous-Partie 18
Le futur de l’automobile est en route
Dans une logique prospectiviste, et afin de contribuer à une meilleure compréhension du futur automobile, l’Observatoire Cetelem a souhaité créer trois indicateurs pour confronter les usages cla