Atouts pour plaire
Un concept bien identifié
Si, comme nous l’avons souligné, le terme de SUV et sa désignation reposent sur une identité floue, aux frontières mouvantes selon les pays et selon que l’on en soit ou non possesseur, le concept est quant à lui perçu avec clarté.
Deux critères « physiques », qui signent le design spécifique des SUV, sont mis en avant par les automobilistes. 34 % d’entre eux soulignent d’abord son habitacle spacieux (Fig. 15).
C’est le cas pour près d’1 personne sur 2 en Chine, aux USA, en Afrique du Sud, au Brésil ou encore au Portugal. Un point de vue beaucoup moins partagé par les Norvégiens, les Japonais, les Allemands, les Belges et les Polonais.
Deuxième caractéristique qui distingue les SUV selon les automobilistes, la carrosserie rehaussée du véhicule (32 %).
Les Italiens et les Allemands s’associent aux Sud‑Africains et aux Turcs pour être les plus nombreux à le constater, tandis que les Polonais et les Mexicains en font particulièrement peu de cas (seulement 7 % et 14 %).
En troisième position, le sentiment de sécurité dégagé par les SUV s’impose aux yeux des automobilistes dans des proportions similaires (31 %). Une fois encore, on peut y voir l’influence du design spécifique de ce type de véhicule, dont la silhouette globalement plus massive que celle des berlines génère ce sentiment.
Il n’est d’ailleurs pas anodin que la position surélevée, souvent synonyme de conduite plus sûre, enregistre des opinions quasiment identiques. Ce sentiment de sécurité, les Mexicains sont les plus nombreux à le constater, à l’opposé des Britanniques, près de deux fois moins convaincus. Les autres critères recueillent moins du quart de suffrages. À noter que la transmission 4×4 se situe en quatrième position de ce classement alors qu’elle équipe désormais rarement les SUV.
Un véhicule aux valeurs sûres…
En toute cohérence ces caractéristiques techniques soulignées pour identifier le SUV se traduisent en « valeurs » symétriques, avec un quintet qui s’impose largement. En ces temps d’épidémie du Covid, qui a engendré des longues périodes de confinement marquées par un repli sur le noyau familial, ainsi qu’une volonté forte à vouloir protéger les siens, il n’est sans doute pas anodin que deux items ressortent au sommet de ces valeurs.
Aux yeux des automobilistes, le SUV est en effet en premier lieu un véhicule familial (28 %).
Les Sud‑Africains, les Portugais et les Mexicains sont les plus nombreux à l’affirmer, à l’inverse des Japonais et peut-être plus étonnamment des Turcs. Contrairement au Japon où le taux de natalité est très faible, et donc la dimension familiale d’un véhicule moins importante, celui de la Turquie est nettement plus élevé (respectivement 1,36 et 2,38 par femme en 2019, source Banque Mondiale).
Troisième valeur exprimée par les automobilistes, la sécurité (26 %) est clairement associée au SUV, de façon relativement homogène dans tous les pays (Fig. 16).
Les Turcs, les Italiens et les Américains s’y montrent cependant les plus sensibles alors que les Japonais, une fois encore, ainsi que les Polonais y sont moins attachés.
Entre les deux, les dispositions tout terrain du SUV recueillent 27 % des suffrages. Cette fois-ci les écarts sont plus marqués. On rencontre presque trois fois plus d’Italiens que d’Américains, pour y faire référence.
Un score qui, concernant ces derniers, va à l’encontre du cliché faisant des États–Unis la nation offrant de vastes territoires où les obstacles à franchir ne manquent pas. Pour compléter ce quintet des valeurs du SUV les plus appréciées par les automobilistes, puissance et confort recueillent respectivement 24 % et 23 %. Les tenants de la puissance se rencontrent chez les voisins Néerlandais et Allemands, contrairement aux Français et aux Portugais.
Les partisans du confort se comptent surtout chez les « cousins germains » Brésiliens et Portugais, à l’opposé des Norvégiens et des Japonais qui y sont peu sensibles. À noter que le SUV est très peu vu comme un véhicule qui consomme peu (7 %) (Fig. 17).
… mais qui se distingue de la voiture idéale
Ce dernier critère de faible consommation est l’un de ceux qui éloignent le plus le SUV de la voiture idéale, pour les automobilistes. 38 % le voient comme l’un des accomplissements automobiles, seulement précédé par la sécurité. Cet idéal d’une voiture qui consomme peu est exprimé au Portugal, en Pologne, au Brésil et en Afrique du Sud par près d’1 personne sur 2, contre seulement le quart des Chinois et des Américains. L’idéal d’un véhicule sécurisant est plus également réparti, avec cependant des hauts en Espagne, en Italie et au Brésil, et un point bas en France.
De façon générale, ce sont les différences concernant de très nombreux critères qui s’avèrent particulièrement frappantes.
Le SUV est un véhicule familial pour 28 % des personnes interrogées, alors que le véhicule idéal possède ce critère pour seulement 17 % des participants. Et c’est aussi valable pour d’autres critères : si 24 % considèrent le SUV comme un véhicule puissant, seulement 10 % pensent que le véhicule idéal l’est aussi. À l’inverse, 15 % estiment que la voiture idéale doit coûter le moins cher possible à l’achat et à l’utilisation alors que seulement 4 % pensent la même chose du SUV. Seuls quelques items recueillent des points de vue quasi identiques, dont trois liés au style du véhicule et à son design.
Caractéristiques et utilisation : la grande cohérence
Ayant principalement à l’esprit un SUV à l’identité familiale et qui rassure question sécurité, les automobilistes possesseurs de ce type de véhicule se montrent cohérents dans l’utilisation qu’ils en ont. Pour 68 % d’entre eux, le SUV sert d’abord à partir en vacances ou en week-end, soit 7 points de plus que pour les non-possesseurs (Fig. 18). À ce sujet, les différences sont à nouveau très marquées entre pays. On trouve le plus grand nombre de vacanciers-SUV en Turquie, en Pologne, en Italie et en Espagne, alors que les Norvégiens, les Néerlandais, les Chinois, les Britanniques et les Allemands arpentent beaucoup moins les routes des loisirs et des vacances à son volant. À noter que le Japon et les Pays-Bas connaissent des différences significatives entre possesseurs et non-possesseurs, ces différences étant quasi inexistantes en Norvège et en Chine.
Ça roule pour le SUV
Alors oui, on roule plus en SUV pour profiter des congés, mais tout simplement on roule plus, tous usages confondus. Chaque année, un possesseur de SUV effectuera en moyenne 15 251 km contre seulement 13 506 km pour un non-possesseur (Fig. 19).
Et dans tous les pays, les plus grands rouleurs sont des possesseurs. En Italie et en Espagne, l’écart entre les deux catégories d’automobilistes dépasse même les 3 000 km annuels, alors qu’aux Pays-Bas, en Afrique du Sud, en Chine et au Brésil, il est inférieur à 1 000. L’espace intérieur, le confort et la sécurité proposés par les SUV plaident pour un kilométrage parcouru plus élevé.