Depuis mi-mars, un nouveau rôle pour les enseignes de la grande distribution commence à émerger…
Pendant la crise sanitaire, les enseignes de la grande distribution ont multiplié les initiatives. Certaines l’ont naturellement été en faveur des soignants, mais d’autres pourraient bien s’installer dans notre quotidien. Les magasins U se sont engagés à soutenir les producteurs en écoulant leurs surplus de marchandises. Certains magasins Carrefour ou Intermarché ont réservé un créneau horaire aux personnes âgées alors que Franprix et Monoprix leur livraient gratuitement des paniers à petits prix. Carrefour s’est rapproché de Uber Eats pour assurer ses livraisons et Monoprix de Sarenza en lui permettant de diffuser sur son site ses produits de beauté et d’hygiène. En Belgique, Delhaize a préféré accorder une remise de solidarité de 5% sur tous les achats faits dans ses magasins plutôt que de renouer avec des opérations promotionnelles qui auraient engendré des pressions pouvant nuire aux collaborateurs ou aux différents fournisseurs. L’enseigne proposait aussi une sélection d’articles de sport pour la maison signée Decathlon dont tous les magasins étaient fermés. Une initiative reprise en France par certains magasins Franprix.
Qu’en penser ?
Jamais les grandes enseignes de la distribution n’ont autant occupé le devant de la scène que lors de cette épreuve sanitaire. Certes, parce que les consommateurs se sont retrouvés devant l’obligation de davantage acheter de produits alimentaires qu’en temps normal (rythmé par les restaurants et les cantines), mais aussi parce que ces enseignes ont vu là l’occasion de parfaire leur image en faisant la preuve de leur réactivité et de leur capacité d’adaptation. C’est toujours dans les moments de difficultés que la créativité se libère et que les positions bougent. Après les combats en faveur du choix, des prix, du mieux manger, de l’environnement et du local, voici les enseignes de la distribution en quête d’un rôle social. Mieux : d’un engagement citoyen qui aille au-delà des signes de proximité et d’empathie qu’elles ont l’habitude de déployer. Ce désir s’est exprimé par le rapprochement avec d’autres enseignes (autrement que pour partager des fichiers clients), par la valorisation du travail de leurs propres équipes, par l’adaptation de leurs offres à des populations ciblées (seniors et personnes fragiles) et par des accords avec des producteurs ou une filière dans le cadre de l’intérêt général. Autant d’initiatives au service de l’intérêt collectif : leur nouveau défi.
En bref
Durant la période de confinement, Gallimard publiait chaque jour, sous forme numérique, des textes brefs et inédits d’auteurs issus de sa collection « Tracts ». Ces textes proposés gratuitement en téléchargement feront l’objet après la crise, d’un recueil spécial.
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Imaginée par les trois gérants d’un bar lillois, la Confinouze est une bière qui a été brassée durant le confinement. L’opération de crowdfunding initiée au lancement du projet a dépassé son objectif.
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En Allemagne, Lidl dévoile désormais l’identité des producteurs de ses marques propres, alimentaires et non alimentaires. Une première autant qu’une preuve de transparence.
L’attrape Œil
Selon un sondage mené par YouGov pour le magazine Society les 6 et 7 avril derniers, 87% des Français disent vouloir « voir la société changer » (Oui, tout à fait : 52% / Oui, plutôt : 35%) après la crise sanitaire. La régulation de la finance et la prime à l’écologie sont les deux priorités des Français pour l’après-crise.