Le commerce ne doit pas seulement réinventer son offre, mais aussi sa façon d’être présent…
Depuis octobre dernier, la marque française de doudounes Pyrenex est installée au sein des deux magasins de tongs brésiliennes Havaianas situés à Paris et Cagnes-sur-Mer. Elle ne les quittera que début mars prochain, à l’arrivée des beaux jours, moment où certains magasins Pyrenex devraient, à leur tour, accueillir les tongs de la marque brésilienne si le partenariat continue… Voici venu le temps des pop-up stores saisonniers…
Qu’en penser ?
Pour répondre aux attentes d’étonnement de la part de consommateurs qui ont le sentiment d’avoir déjà tout vu et de tout savoir, on ne peut pas reprocher au commerce de ne pas avoir déjà tenté beaucoup de nouveaux formats. Il y a eu la vague des pop-up stores, toujours plus nombreux et souvent installés dans des endroits vacants. Puis les magasins partagés par des marques qui n’ont rien à voir les unes avec les autres : à Paris, on trouve ainsi à la même adresse, rue de Rennes, la Fnac et Uniqlo ou encore Pierre Hermé et L’Occitane en Provence au 86Champs. On a, plus récemment, découvert des shops-in-the-shop nouvelle version comme l’initiative de la marque de chaussures Le Soulor, invitée dans une agence immobilière de Biarritz (cf. l’Œil d’octobre 2019) ou Hema chez Franprix (cf. l’Œil de décembre 2019). Voici à présent les pop-up stores saisonniers, consistant pour une marque (saisonnière) à venir s’installer dans les magasins d’une autre pour quelques mois. Hiver contre été. La synergie n’est pas banale, mais finalement assez logique et l’objectif poursuivi ici n’est pas tant de faire des économies de loyer que de faire parler de soi en prouvant son agilité et sa capacité à réinventer les codes de son marché. La preuve, s’il en fallait encore, que le commerce est bien devenu expérienciel et que toutes les enseignes se rêvent en « omni-enseignes », présentes partout et surtout là où on ne les attend pas… On peut d’ores et déjà imaginer des marques de soupe en lieu et place de marchands de glaces ou encore des marques de maillots de bain dans une enseigne de matériels de ski…
En bref
Avec l’option « Comfort », les clients d’Uber peuvent demander à leur chauffeur de ne pas parler pendant leur trajet.
En bref
En Belgique, le magasin Decathlon, qui ouvrira ses portes d’ici peu dans le centre de Malines, va tester une solution durable pour le dernier kilomètre puisque ce sont ses collaborateurs qui livreront les commandes en ligne à l’aide d’un triporteur électrique.
En bref
Carrefour a récemment acheté Dejbox, spécialiste de la livraison de déjeuners dans les bureaux. Une manière de confirmer l’avenir prometteur accordé à la food delivery et au segment Busines to Employee (BtoE).
L’Œil dans le rétro
En juin 2010, l’Œil repérait une micro initiative qui captait, déjà, l’envie de voir la consommation comme une circulation et non comme une accumulation… Elle reste totalement d’actualité…
(société) Neutralité
Le fait
A l’heure du « consommer malin », l’analyse des transactions réalisées sur eBay révèle une nouvelle forme de consommation, le « shopping neutre », consistant à faire sur le net des achats d’un montant équivalent à celui de ses ventes. En 2009, ce sont ainsi plus de 15 000 utilisateurs français sur eBay qui ont consommé sans dépenser le moindre euro… Et puisque les vêtements et les accessoires de mode constituent l’essentiel de ce type de shopping, eBay a imaginé le « Challenge Wardrobe Commando » consistant à faire appel à sept blogueuses férues de mode et à leur demander de recruter chacune une de leurs lectrices pour l’aider à renouveler sa garde-robe sans rien dépenser.
L’analyse
Autant qu’une plateforme d’échanges, eBay est, à sa manière, un véritable observatoire des tendances de consommation. L’apparition du phénomène du « shopping neutre » est ainsi révélatrice de la mutation actuelle de la consommation. Une mutation animée, d’une part, par la question du sens qui se traduit dans les faits par moins d’accumulation pour plus d’usage et de circulation. Et, d’autre part, par une quête de gestes plus responsables, puisque « neutraliser » sa consommation, c’est aussi contribuer à en limiter l’impact sur l’environnement. Le non-usage comme valeur d’échange et le non-achat comme acte environnemental militant ?