Les enseignes digitales sont d’abord des enseignes communautaires
Vu près du Canal St Martin
Récemment ouvert près du Canal Saint Martin, le magasin de prêt-à-porter Make my Lemonade, initialement un site de e-commerce, n’est pas qu’un lieu de vente. Un espace dédié à des ateliers de poterie, de couture ou de broderie, proposés le soir et en week-end (accessibles pour 5 euros de l’heure) y est proposé ainsi qu’un café et une mercerie. L’enseigne vend aussi trois ou quatre patrons à réaliser par collection que les internautes élisent sur Instagram et Facebook. Une sélection de pièces de jeunes griffes que la créatrice affectionne ainsi que des collaborations avec des « marques amies » y sont également proposées. Toutes les collections de l’enseigne sont produites de façon limitée et vendues sans soldes puisqu’un portant de bonnes affaires est en permanence à disposition avec des fins de séries proposées à -20%.
Qu’en penser ?
Lorsqu’elles décident de prendre pied dans le monde réel, les enseignes du e-commerce sont animées par l’idée d’inventer de nouvelles propositions. Pour se différencier, certes, mais aussi et surtout pour affirmer leur appartenance générationnelle et répondre à une attente forte d’expériences que le commerce traditionnel n’est pas toujours en mesure de proposer. Parmi les expériences attendues, celle d’avoir le sentiment d’appartenir à une communauté domine. D’où la pertinence, ici, de la mise à disposition d’un espace dédié au café (ailleurs, à des livres ou à des fleurs…) ou à des workshops associés à la vente de patrons pour suggérer des temps longs et des moments de partage. Ou encore les collaborations avec des marques proches qui offrent à l’enseigne l’opportunité de communiquer sur ses valeurs. La prochaine étape sera de faire de ses vendeurs des community managers… Autant de voies inédites permettant aux nouvelles enseignes de renforcer leurs liens avec leurs clients tout en leur donnant le sentiment de vivre une expérience singulière qu’ils ne manqueront pas de relayer sur les réseaux sociaux. Reconnaissance, souvenir et recommandation : les trois nouveaux critères qu’aucune enseigne ne peut désormais négliger…
En bref
Monoprix et Seb testent depuis peu un service de location de petit électroménager le temps d’un week-end ou d’une semaine. Huit appareils de cuisine sont ainsi proposés dans cinq Monoprix de l’ouest de Paris. Après usage, ils sont nettoyés, testés et reconditionnés par Envie, une entreprise d’insertion professionnelle.
Véronique B. / Marque, Communication & Publicité
En bref
La start-up Mobistreet propose un service de location de trottinettes électriques à destination des entreprises. Cette nouvelle solution de mobilité pour les trajets du quotidien des salariés a déjà été adoptée par Orangina et Danone.
Maïlys K. / L’Observatoire Cetelem
En bref
Pour montrer son engagement en faveur des véhicules électriques, Volkswagen a récemment annoncé un partenariat avec Tesco pour fournir au Royaume-Uni le plus grand réseau de bornes de recharge. 2 500 bornes seront ainsi à disposition des clients d’ici 2020 dans les 600 magasins Tesco.
Un œil dans le rétro
En Février 2011, Michel Houellebecq faisait déjà l’actualité… jusque dans un magasin…
Ruptures créatives
Le fait
Le 25 février dernier, Michel Houellebecq était l’invité de Plan B sur Radio France en direct de « son » hyper Casino du 13earrondissement de Paris, largement évoqué dans le livre qui lui a valu le prix Goncourt. Pour l’occasion, la mairie du quartier avait accroché au plafond du supermarché de grandes photos de l’auteur ainsi que de ses lieux emblématiques. Quelques jours plus tôt, Fabrice Bloch, un cuisinier connu des blogueurs culinaires, organisait, lui, un dîner dans les allées du supermarché Ethnic Angel, nouvelle enseigne parisienne spécialisée dans les produits du monde entier issus du commerce équitable.
L’analyse
Après les lipdubs et autres flashmobs au cours desquels les salariés des enseignes se mettent soudainement à chanter et à danser devant leurs clients, voici à présent les émissions culturelles retransmises depuis le supermarché de quartier et les tables dressées entre les linéaires. Consommation et entertainment se croisent de plus en plus fréquemment. Comme si les enseignes cherchaient, une fois encore, à rompre avec la routine à laquelle elles sont associées et à se doter d’imaginaires inattendus. Des « ruptures créatives » révélatrices de leur désir d’évoluer de lieux de brassage et de transactions en lieux d’échanges et de rencontres ? Et pourquoi pas de diffusion de la culture ?