Quand les marques du vieux monde s’inspirent des marques digitales, les consommateurs sont au rendez-vous…
Le mois dernier, Yves Rocher invitait ses clientes titulaires de la carte de ses magasins à vivre une journée exceptionnelle dans les coulisses de la marque, à son siège d’Issy-les-Moulineaux. Une « immersion » au cœur de la marque riche en partages et en découvertes qui comprenait des rencontres avec les équipes de la marque, des visites des laboratoires et des ateliers de création de son propre rouge à lèvres.
Qu’en penser ?
Qu’elle soit membre d’un grand groupe ou indépendante, chaque fois qu’une marque propose une journée portes ouvertes de son lieu de production, le succès est au rendez-vous. Un succès qui vient révéler l’envie des consommateurs de s’immerger dans la réalité d’une entreprise pour découvrir les conditions de fabrication des produits qu’ils ont l’habitude d’acheter. Les entreprises se sont longtemps attachées à diffuser la culture de leurs produits à travers une approche patrimoniale (traditions, savoir-faire, gestes), mais cette approche ne suffit plus et ce sont désormais des attentes de transparence et l’engagement éthique qui motivent les consommateurs. La méfiance a pris le pas sur la confiance. Pour Yves Rocher, ces journées portes ouvertes sont aussi l’opportunité de rencontrer ses clientes et de les faire participer à des ateliers de fabrication et, ainsi, recueillir leurs points de vue. Sur son offre actuelle, voire, pourquoi pas, sur une offre à venir. Une démarche pas très éloignée de ce qui se pratique couramment sur le net où les DNVB (Digital Native Vertical Brands) ne cessent de solliciter leurs communautés pour mieux les impliquer dans leurs décisions et la définition de leurs offres.
En bref
En Belgique, Decathlon organise des ateliers baptisés Co-Exploring Workshop pour connaître l’opinion de ses clients, des associations sportives et de ses fournisseurs sur le sport, la vie et le travail à l’avenir. L’enseigne souhaite multiplier ce format dans le monde entier pour recueillir un million d’avis.
En bref
L’enseigne belge Colryut est le premier grand distributeur à limiter à cinq le nombre maximum de bons de réduction à présenter à la caisse. Une manière de lutter contre les chasseurs de promotion trop zélés.
En bref
Aux Etats-Unis, Gap vient de s’associer à ThredUp, la plus grande plateforme de revente de vêtements d’occasion au monde, pour encourager ses clients à participer à l’économie circulaire. Ils peuvent ainsi échanger leurs vêtements usagés sur la plateforme de revente contre un crédit shopping à utiliser dans les magasins du groupe.
L’Œil dans le rétro
En mars 2006, une enseigne de meubles proposait de louer un meuble pour une soirée, une semaine ou un mois. Une proposition impensable…
Location-vente
Le fait
Récemment inauguré dans le quartier de la Bastille, le deuxième magasin de l’enseigne de meubles et d’objets de décoration Silvera propose à ses clients un service original puisqu’il leur permet de louer, pour une soirée, une semaine ou un mois, des meubles ou des lampes de collection par ailleurs en vente dans le magasin.
L’analyse
Initiative originale de la part d’une enseigne dont la raison d’être est de vendre, le service de location proposé par Silvera illustre bien la manière dont les comportements évoluent : hier, on se meublait, aujourd’hui, on décore son intérieur. D’où de nouvelles attentes de meubles et d’objets « malins », composables, modulables, mobiles, voire de location, qui permettent à chacun de se créer des décors capables de se transformer au gré de ses envies, de la mode ou de ses changements de vie. Derrière cette évolution, c’est un nouveau modèle socio-culturel qui se dessine, où la quête de possession et d’accumulation laisse progressivement place à celle de plaisir et d’expression personnelle : des motivations au service de la vie plutôt qu’au service de la construction d’un patrimoine ?