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Partie 1 - Le Baromètre Observatoire Cetelem

Dépenser plus tout en restant prudent

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La crise sanitaire avait engendré un net recul de l’envie de dépenser au détriment d’une volonté d’épargner, l’épargne de précaution n’ayant jamais aussi bien porté son nom. Le Baromètre Observatoire Cetelem 2022 fait apparaître une relative inversion. Relative, car si l’envie d’augmenter ses dépenses est en progression de 7 pts (Fig. 4 Baromètre), le désir d’accroître son épargne reste aussi élevé que lors de l’édition précédente (Fig. 6 Baromètre).

Fig. 4 Intention d’augmenter ses dépenses en 2019–2022

Des intentions de dépenses qui s’inscrivent à la hausse

Les intentions de dépenses retrouvent ainsi leur niveau d’avant pandémie, avec 41 % en moyenne pour l’ensemble des pays de l’étude. Dans tous les pays, les intentions sont soit égales, soit en hausse. Parfois même en forte hausse, notamment dans les pays de l’Est de l’Europe, la Roumanie s’affirmant comme le champion toutes catégories en la matière (+17 pts). La Slovaquie se présente aussi comme un cas à part avec ses 83 % d’intention d’augmenter ses dépenses. 

Les pays de l’Ouest restent légèrement endeçà de cet élan euphorique, avec cependant des Belges portés vers un surcroît de consommation (+10 pts). Pour autant, signe que la crise occupe toujours les esprits consuméristes, la plupart des résultats restent inférieurs à ceux enregistrés lors du Baromètre 2019 ; seuls la Belgique et le Royaume-Uni se distinguant par un différentiel positif prononcé entre ces deux études (+6 et +9 pts).

Fig. 5 Évolution du taux d’épargne 2000–2020

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Courbe montrant le taux d’épargne des ménages de la zone euro de 2000 à 2020, avec un pic exceptionnel en 2020. L’infographie présente l’évolution du taux d’épargne des ménages dans la zone euro, exprimé en % du revenu brut disponible, de 2000 à 2020. Source : Eurostat Note : 2020 correspond au troisième trimestre. Élements visuels clés • Graphique linéaire (axe vertical de 10 % à 20 %). • Axe horizontal couvrant chaque année de 2000 à 2020. • Une seule courbe, de couleur verte, représentant l’évolution annuelle du taux d’épargne. • La courbe est relativement stable pendant 20 ans, avec un bond très net en 2020. Transcription des données (approximation fidèle, car certaines valeurs ne sont pas explicitement écrites) Les valeurs exactes ne sont pas indiquées sur la courbe, mais les niveaux sont lisibles visuellement : Année Taux d’épargne approx. 2000 ~12,5 % 2001 ~13 % 2002 ~13,5 % 2003 ~13,5 % 2004 ~13,5 % 2005 ~12,7 % 2006 ~12,5 % 2007 ~12,3 % 2008 ~13,8 % 2009 ~14,2 % 2010 ~13,2 % 2011 ~12,5 % 2012 ~12 % 2013 ~12,3 % 2014 ~12,5 % 2015 ~12,2 % 2016 ~12,3 % 2017 ~12,5 % 2018 ~12,8 % 2019 ~13 % 2020 ~19,5 % (Toutes les valeurs sont approximatives car le graphique ne les inscrit pas précisément. Mention obligatoire RGAA : aucune donnée n’a été inventée.) Enseignement principal Sur 20 ans, le taux d’épargne des ménages de la zone euro est relativement stable, oscillant autour de 12–14 %. En 2020, on observe un saut inédit, atteignant près de 20 %, lié à des conditions exceptionnelles (contexte non explicité dans l’infographie).

Une volonté d’épargner toujours très présente

À l’inverse, les intentions d’épargner se stabilisent d’une année sur l’autre, tout en restant souvent significativement supérieures à celles d’avant la crise sanitaire (+15 pts en France entre le Baromètre 2019 et 2022) (Fig. 6 Baromètre). 54 % des Européens entendent augmenter leur épargne. L’inquiétude et le besoin d’anticiper d’éventuels lendemains qui déchantent sont donc toujours dans l’air du temps, surtout dans une période où les bonnes et les mauvaises nouvelles se succèdent, sans possibilité d’être sûr que les premières prendront définitivement le pas sur les secondes. 

Cette apparente stabilité masque des intentions partagées entre les pays. Quatre d’entre eux, France, Suède, Espagne et Bulgarie, entendent épargner plus (respectivement +4, +3, +2 et +1 pt). Cependant, un plus grand nombre entend épargner moins, avec des baisses qui ne sont cependant pas très fortes (au maximum, -6 pts en Roumanie).

Fig. 6 Intention d’accroître son épargne en 2019–2022

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Pourcentage de personnes prévoyant d’accroître leur épargne dans 17 pays entre 2019 et 2022, avec une stabilité globale. L’infographie présente, en pourcentage, la part de personnes répondant « Oui » à la question : « Dans les 12 prochains mois, pensez-vous accroître votre épargne ? » Les données couvrent 2019, 2020, une mesure intermédiaire en septembre 2020, 2021 et 2022, pour 17 pays européens. En-tête : • Moyenne 15 pays en 2021 : 54 % • Moyenne 17 pays en 2022 : 54 % • Évolution moyenne 2021–2022 : 0 (stabilité) Les flèches sont décoratives. Éléments visuels clés • Liste des pays avec drapeaux. • Valeurs par année. • Variation 2021 → 2022. • Barres horizontales représentant les pourcentages. Transcription des données Pays 2019 2020 Sept. 2020 2021 2022 Var. 21–22 Allemagne 44 51 53 54 52 –2 Autriche 52 57 60 59 –1 Belgique 36 39 43 42 41 –1 Bulgarie 53 56 49 50 +1 Danemark 63 67 Espagne 56 57 56 56 58 +2 France 29 35 43 40 44 +4 Hongrie 55 60 57 56 –1 Italie 50 40 45 51 51 0 Norvège 71 63 Pologne 48 60 57 56 –1 Portugal 64 60 62 59 59 0 République tchèque 48 53 56 51 49 –2 Roumanie 58 69 62 56 –6 Royaume-Uni 59 57 61 63 63 0 Slovaquie 38 34 30 26 –4 Suède 63 66 62 66 69 +3 Enseignement principal L’intention d’accroître son épargne reste stable entre 2021 et 2022 (54 % en moyenne). La plupart des pays enregistrent des variations faibles. Les principales tendances : Hausses notables : • France +4 • Espagne +2 • Suède +3 • Bulgarie +1 Baisses marquées : • Roumanie –6 • Slovaquie –4 • Allemagne & Tchéquie –2 Plusieurs pays restent stables (Italie, Portugal, Royaume-Uni).

Une consommation tournée vers l’intérieur, et à l’extérieur du foyer

Alors, que nous révèlent ces intentions de dépenser plus ? En premier lieu, les Européens, frustrés d’être confinés au mieux à l’intérieur de leurs frontières, au pire chez eux, ont fermement l’intention de prendre le large. Les envies de voyages et de loisirs connaissent la plus forte hausse des intentions d’achat (+10 pts), réaffirmant leur nette position de leader qui avait vacillé l’année dernière. Les autres plus fortes progressions confirment la volonté des Européens enregistrée l’an dernier de privilégier leur intérieur, leur confort, l’aménagement de leur lieu de vie, signes de l’impact de la pandémie sur un recentrage personnel et familial.
Les travaux d’aménagement et de rénovation, l’achat de meubles et l’acquisition de produits électroménagers sont ainsi respectivement en hausse de +3, +3 et +2 pts. À l’inverse, les consommateurs européens semblent avoir fait le plein pendant les confinements d’équipements électroniques et de loisirs. Internet plus rapide, tablettes et consoles de jeux sont en léger recul, smartphones et abonnements à une plateforme de streaming enregistrent cependant une légère hausse (Fig. 7 Baromètre).

Fig. 7 Intentions d’achat par catégorie de produits

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Classement des produits que les consommateurs prévoient d’acheter dans les 12 prochains mois, avec variations par rapport à 2021. L’infographie présente, en pourcentage de réponses « Oui », les intentions d’achat de différents produits et services au cours des 12 prochains mois. Elle compare la valeur actuelle à celle de l’année précédente et indique l’évolution en points. Source : L’Observatoire Cetelem 2022 Les flèches indiquant la hausse ou la baisse sont décoratives. Éléments visuels clés • Une liste verticale de catégories de produits/services. • Une barre horizontale verte représentant le % de personnes intéressées par l’achat. • Une colonne indiquant l’évolution en points par rapport à l’année précédente. • Les produits sont classés du plus au moins envisagé. Transcription des données Catégorie % d’intention d’achat Évolution Voyages ou loisirs 57 % +10 Produits d’électroménager 44 % +2 Smartphone 39 % +1 Abonnement streaming vidéo 38 % +1 Meubles 38 % +3 Travaux d’aménagement / rénovation 37 % +3 Équipement pour bricoler / jardiner 32 % +1 Équipement TV / Hi-fi 28 % Ordinateur pour le domicile 25 % Abonnement internet plus rapide 25 % –1 Tablette (iPad, Galaxy Tab, etc.) 23 % –1 Équipement de sport (vélo, rollers, etc.) 22 % Voiture neuve 21 % Vélo 20 % –1 Console de jeux (PlayStation, Xbox…) 20 % –2 Voiture d’occasion 20 % –1 Bien immobilier 15 % Vidéo / appareil photo 15 % – Moto / scooter 10 % Enseignement principal Les intentions d’achat les plus fortes portent sur : • Voyages et loisirs (+10 points, premier item à 57 %) • Électroménager (44 %) • Smartphones et abonnements vidéo (≈ 38–39 %) • Meubles et rénovation (hausses significatives) Les catégories en recul ou stables concernent surtout : • Abonnement internet, tablettes, consoles, véhicules (neufs ou d’occasion) • Moto / scooter (seul produit à 10 %) Tendance globale : retour vers les dépenses plaisir et habitat, tandis que les équipements technologiques progressent faiblement ou stagnent.

Des envies de consommer contrôlées

Les intentions d’achat augmentent donc légèrement, mais les envies d’acheter beaucoup moins, confirmation que l’heure n’est pas encore à la fête et à l’insouciance. Par rapport au précédent Baromètre Observatoire Cetelem, on note une certaine stabilisation de ces envies (+1 pt), cependant toujours en retrait du score enregistré avant la crise sanitaire (Fig. 8 et 9 Baromètre)

Et la tendance géographique s’inverse, les pays de l’Est européen expriment des envies en baisse alors qu’elles sont plutôt en hausse à l’ouest. Les Polonais connaissent la plus forte baisse (-7 pts) tandis que les Autrichiens, les Français et les Britanniques expriment les plus fortes hausses (respectivement +6, +5 et +5 pts). Le score des Italiens est certes en forte régression (-5 pts), mais leur envie de dépenser plus se classe au deuxième rang de l’étude, juste endessous de celui des Bulgares.

Fig. 8 Perception des dépenses en France et en Europe

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Compare la part de Français et d’Européens estimant leurs dépenses trop élevées, maîtrisées ou pouvant être augmentées. L’infographie compare la perception des dépenses personnelles en France et dans l’ensemble de l’Europe. Elle présente les parts de répondants déclarant : 1. « Mes dépenses sont trop élevées » 2. « Je maîtrise bien mes dépenses » 3. « Je pourrais augmenter mes dépenses » Ces données proviennent de l’Observatoire Cetelem 2022. Éléments visuels clés • Trois groupes de barres (France vs Europe). • Code couleur : • Jaune pour la France • Vert pour l’Europe • Les barres indiquent des proportions en pourcentage. • Le graphique ne comporte pas d’axes chiffrés horizontaux. Transcription des données Affirmation France Europe « Mes dépenses sont trop élevées » 70 % 69 % « Je maîtrise bien mes dépenses » 56 % « Je pourrais augmenter mes dépenses » 28 % 33 % Enseignement principal Les Français se déclarent légèrement plus nombreux que les Européens à maîtriser leurs dépenses (56 % vs 53 %). Une majorité très forte, dans les deux cas, estime que ses dépenses sont trop élevées (≈ 70 %). Les Européens sont un peu plus nombreux que les Français à considérer qu’ils pourraient augmenter leurs dépenses (33 % vs 28 %).

Fig. 9 Évolution du pouvoir d’achat perçu sur un an

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Répartition des réponses sur l’évolution du pouvoir d’achat durant les 12 derniers mois, entre hausse, stabilité ou baisse. L’infographie présente la perception du pouvoir d’achat des répondants au cours des 12 derniers mois, en pourcentage.
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