Dans l’industrie automobile, l’innovation ne se limite ni à la performance, ni au design
La marque Lynk & Co, créée par le groupe chinois Geely et sa filiale suédoise Volvo, cumule les originalités. Tout d’abord, parce qu’elle ne dispose d’aucun réseau, les concessionnaires Volvo assurant l’entretien des véhicules. Ensuite, parce qu’elle ne propose qu’un seul modèle, un SUV hybride rechargeable dérivé du Volvo XC40, disponible en noir ou en bleu marine uniquement et sans option. Un modèle qui peut être acquis au comptant mais que la marque encourage à louer via une redevance mensuelle de 500 euros permettant de parcourir 15 000 km par an, entretien inclus. 95% de ses clients auraient opté pour cette formule. Enfin, ultime singularité, Lynk & Co souhaite aussi favoriser l’autopartage et a, pour cela, imaginé une application et des lieux permettant à ses différents abonnés de se rencontrer dans les grandes capitales européennes et, dès 2022, à Paris.
Qu’en penser ?
Si la formule de location n’est pas inédite dans le secteur automobile (même si elle connait surtout le succès aux Pays-Bas, en Italie et en Suède), force est de constater qu’aucune marque ne l’a jamais poussée aussi loin que Lynk & Co qui lui a ajouté la possibilité de l’autopartage et de la rencontre entre locataires. Ici, l’ambition affichée est clairement de séduire une nouvelle génération de conducteurs qui souhaite rompre avec l’achat traditionnel et pour qui la voiture se situe davantage dans le registre de la disponibilité que dans celui du statut social. Outre le fait qu’il est appelé à être partagé, le SUV proposé par Lynk & Co n’est-il pas sans options et seulement disponible en noir et bleu, manière de souligner ce désinvestissement affectif ? Les contours d’un des futurs possibles de l’automobile se dessine ainsi, marqué par une dimension communautaire forte qui offrira aux marques de nouvelles opportunités de présence parmi ses clients, autrement et ailleurs que dans ses habituelles concessions. Ce ne sera alors plus seulement le véhicule qui sera au cœur de leurs échanges, mais les événements qui lui seront associés. À charge pour la marque de savoir les créer.
En bref
Dans le magasin qu’elle vient d’inaugurer à Amsterdam, H&M propose à ses clients un service de location des articles des collections précédentes et actuelles ainsi qu’un département Repair & Remake.
En bref
La start-up Redonner récompense le don de vêtements des particuliers. Il leur suffit de les apporter dans un point de collecte et de les prendre en photo pour recevoir en retour une monnaie d’échange, les points Re, qui leur permettront d’accéder à des réductions chez les marques partenaires de la start-up.
En bref
Au CES de Las Vegas, BMW a présenté un modèle dont la carrosserie peut changer de couleur grâce à un film contenant des pigments qui, lorsqu’ils sont traversés par un courant électrique, peuvent restituer des couleurs différentes. Celles-ci pourraient par exemple s’adapter à la météo ou délivrer des informations sur le niveau de charge du véhicule.
L’Œil dans le rétro
En janvier 2007, l’Œil repérait une carte verte qui n’était pas celle à laquelle on pense spontanément… Une démarche pionnière à l’époque…
Green Card
Le fait
Une banque néerlandaise, la Rodabank, propose une carte de crédit conçue pour que ses porteurs prennent conscience des conséquences environnementales de leurs comportements d’achat. La Climate Credit Card verse ainsi à des projets soutenus par le World Wide Fund for Nature (WWF) des dons proportionnels à la production de dioxyde de carbone générée par certains achats de produits ou de services. En Angleterre, dans le même registre, la chaîne de supermarchés Tesco propose, elle, une carte de fidélisation qui cumule les points en fonction du nombre de sacs que le client réutilise aux caisses…
L’analyse
Face à la prise de conscience de l’épuisement des réserves naturelles de la planète, les marques multiplient les initiatives « vertes », tant pour se différencier que pour affirmer leur implication dans le combat écologique. Ici, contrairement au discours habituellement tenu par les marques, il ne s’agit pas d’inciter à l’achat de produits éthiques, mais plutôt de faire prendre conscience à ses consommateurs des conséquences écologiques de certaines de leurs habitudes en vue de générer chez eux de nouveaux comportements. Une ambition pédagogique élevée qui n’est réalisable (et acceptable) au quotidien que par la mise en place de systèmes d’alerte ludiques et non contraignants comme ceux imaginés par Tesco et Rodabank ?