Automobile : le marché européen sous pression
Notons d’abord que la déprime constatée en Europe touche maintenant aussi l’Allemagne qui était jusqu’à présent épargnée. Les immatriculations ont baissé pour le troisième mois consécutif avec, en septembre, une chute importante de 10,9%. Le marché allemand qui est le plus important en volume, est lui aussi entraîné dans la spirale négative et ce phénomène nouveau traduit clairement une aggravation de la situation. Les pays d’Europe du Sud s’enfoncent un peu plus encore avec un effondrement en Italie (-25,7%) et en Espagne (-36,8%). La mise en place d’une prime à la casse en Espagne va permettre au marché espagnol de fortement rebondir au cours des prochains mois.
Une information est passée relativement inaperçue et pourtant elle est très révélatrice de la crise automobile actuelle : les voitures vendues à « zéro kilomètres » ont représenté 1/3 des volumes en Allemagne le mois dernier. De quoi s’agit-il ? Il s’agit de voitures qui sont immatriculées par les concessionnaires avant d’avoir réellement trouvé preneur. Cette technique bien connue des professionnels permet aux constructeurs de gérer leurs stocks en incitant (financièrement) les distributeurs à récupérer ces voitures dans leurs parcs. Si les constructeurs utilisent cette méthode c’est qu’ils sont déjà bien stockés et que les volumes écoulés sont beaucoup trop faibles par rapport à la production. Les concessionnaires français ont déjà tiré la sonnette d’alarme en indiquant qu’ils n’avaient plus les moyens d’absorber de nouveaux véhicules de cette manière. Par ailleurs, une fois que ces voitures « zéro kilomètres » sont sur parc, il faut bien les écouler. Pour y arriver, les distributeurs sont bien souvent obligés de faire des rabais très importants ce qui casse le marché.
Dernier point : les chiffres publiés par l’ACEA indiquent que les constructeurs généralistes souffrent plus que les autres. Ainsi, Renault a reculé de 29,5% en septembre, Ford de 14,9%, General Motors de 16,2%, Fiat de 18,5%. PSA a limité la casse avec un – 8,1% au compteur. A l’inverse, BMW a progressé de 4,4% et Daimler a fait mieux que le marché (-6,9%). Tout cela confirme la bipolarisation des marchés européens.