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Partie 4 - Entre innovations technologiques et distanciation physique : un équilibre à trouver

Un développement inéluctable qui laisse à désirer

4 minutes de lecture

Une désirabilité contrastée

En prenant en compte à la fois les facilités pratiques de la vie sans contact et les frustrations sociales qu’elle génère, difficile pour les Européens de se prononcer sur le souhait qu’elle se développe dans le futur. Signe de leur indécision, une toute petite majorité (53 %) veut que la société fasse de plus en plus de place au sans contact dans les dix années à venir (Fig. 34). Les plus réticents à cette évolution sont les Roumains, les Bulgares, les Italiens et les Français (44 %, 45 %, 45 % et 47 %). Les Espagnols s’y projettent les plus positivement (63 %), de même que des Britanniques virtuophiles (60 %).

 

Fig. 34 :

 

Une réalité toujours plus certaine

Si le désir de plus de vie sans contact est en balance, le fait que cette éventualité devienne concrète ne fait en revanche aucun doute. 8 Européens sur 10 estiment probable qu’elle sera de plus en plus présente (Fig. 35). À ce sujet, tous les pays sont à l’unisson, seule la Roumanie étant à nouveau légèrement en retrait (72 %).

 

Fig. 35 :

 

Confiance aux citoyens et aux entreprises

Dans l’optique d’une expansion qui semble donc inéluctable, alors que le sans contact questionne sur certains sujets comme la sécurité ou le respect de la vie personnelle, les Européens n’accordent pas de la même façon leur confiance pour en contrôler le développement.

Les trois pays du groupe Nord sont soudés pour estimer que les entreprises, les citoyens, les collectivités locales ou les pouvoirs publics sauront relever ce défi. Pays du consensus social et de la responsabilisation individuelle par excellence, la Suède est nettement la plus optimiste envers tous ces acteurs. Les pays d’Europe centrale, particulièrement la Bulgarie et la Roumanie, sont beaucoup plus sceptiques.

Dans le détail, les entreprises et les citoyens se distinguent pour porter les espoirs des Européens (Fig. 36). Ils recueillent 61 % d’opinions positives, avec un point haut pour les entreprises en Suède (74 %) et pour les citoyens au Royaume-Uni (72 %). Italie et République tchèque se montrent plus réservés.

Hormis dans plusieurs pays d’Europe centrale, ainsi qu’en Espagne, les collectivités locales jouissent d’un a priori favorable pour contribuer à un développement bénéfique du sans contact. Une fois encore, la défiance est plus forte en Europe centrale. Défiance qui peut virer à la méfiance, voire au rejet des pouvoirs publics pour accompagner favorablement ces évolutions. Seuls 31 % des Polonais leur font confiance, un chiffre à mettre sans doute en perspective avec les controverses sociétales qui agitent le pays.

 

Fig. 36 :

 

L’essentiel

 

  • Seulement 44 % des Européens pensent que les relations humaines à distance fonctionnent bien
  • 3 Européens sur 4 affirment que la vie sans contact physique affaiblit les relations humaines
  • 57 % des Européens déclarent remplacer régulièrement une rencontre physique par un échange virtuel
  • 6 personnes sur 10 font confiance aux entreprises et aux citoyens eux-mêmes pour contribuer au développement du sans contact
  • Pour 80 % des Européens, il est probable que la société accorde plus de place au sans contact dans 10 ans
  • Seulement 53 % des personnes souhaitent que la société fasse de plus en plus de place au sans contact dans les dix années à venir

Sous-Partie 10
Relations humaines, le talon d’Achille du sans contact
Semblant avoir pleinement conscience de l’oxymoron que constitue l’expression « la vie sans contact », les Européens soulignent ce qui en est la principale faiblesse apparente, une forme de ré
Sous-Partie 12
Conclusion
Rien ne semble donc entraver le développement de la vie sans contact. À défaut de la subir, ce que ressentent les Européens aujourd’hui, ils souhaitent se l’approprier et qu’elle se teinte d