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Partie 3 - Le sans contact s’exerce au quotidien

Un point de vue contrasté selon les champs d’application

4 minutes de lecture

Surtout bon pour la santé

Cette vie sans contact bien réelle, mais ressentie comme subie, se concrétise par un ensemble de pratiques qui génèrent également des opinions contrastées. Un domaine emporte une majorité d’opinions positives, celui de la santé et de la sécurité sanitaire (44 %) (Fig. 22). Pas étonnant en ces temps de pandémie où le sans contact physique, au départ mal accepté, a fini par convaincre peu à peu de son efficacité. Dans tous les pays, sauf en Roumanie et en Pologne (23 % et 30 %), c’est le domaine qui est mis en avant.

Pour tous les autres domaines testés dans le cadre de cette étude, les jugements négatifs l’emportent sur les jugements positifs. Et souvent même, ils rassemblent plus de la moitié des personnes interrogées comme pour les relations amoureuses, l’enseignement, la liberté, l’économie du pays et la confiance entre les gens. Notons aussi qu’en moyenne un bon quart des Européens ne se prononcent pas sur les différents sujets.

 

Fig. 22 :

 

Des tâches du quotidien simplifiées, une mise à distance physique regrettée

Mais quand il s’agit de considérer la vie sans contact sous un angle plus concret, les Européens font preuve de plus d’optimisme pour souligner ses avantages, avec une ligne de « partage des eaux » très nette entre ce qui facilite la vie de tous les jours et ce qui relève de la vie sociale.

Dans le premier cas, la vie sans contact fait des heureux. Faire ses courses en ligne, gérer son budget ou accomplir à distance des démarches administratives, s’informer par écrans interposés, payer à distance, se cultiver virtuellement, télétravailler, jouer… la vie sans contact recueille une grande moisson de « like » (73 %, 70 %, 68 %, 66 %, 58 %, 57 %, 56 %) (Fig. 23).

 

Fig. 23 :

 

Dans le second cas, au sujet de tout ce qui concerne la vie sociale, le pouce est tourné vers le bas pour témoigner d’un réel dépit. Faire une rencontre à distance, être loin de leurs amis, apprendre à se connaître en visio, les Européens n’aiment pas (26 %, 40 % et 41 %).

Dans le détail, les réponses des Européens révèlent certaines singularités nationales prononcées. Les Français sont ainsi de loin les moins enthousiastes à apprécier faire leurs courses en ligne (51 % vs 73 %), ce qui semble souligner leur attachement aux commerces traditionnels, même si le premier confinement a marqué un regain d’intérêt pour cette pratique (20 % d’intérêt en plus pour les plateformes e-commerce entre 2019 et 2020) (Fig. 24). Ils restent loin des champions britanniques et ne suivent pas l’engouement toujours plus grand des Espagnols (+36 % d’intérêt cette année).

Question culture en ligne, les Italiens font preuve d’une curiosité très nette par rapport aux autres nations (70 % vs 58 %), tandis que la distraction en ligne est l’apanage des Espagnols (70 % vs 56 %). Au sujet du travail à distance, les Hongrois sont les premiers à vouloir exercer leur métier à domicile (70 % vs 56 %), alors que Suédois et Espagnols font cause commune pour l’éducation en ligne (65 % et 64 % vs 51 %). Les Britanniques et les Français apprécient de ne plus devoir serrer la main ou faire la bise pour saluer quelqu’un (47 % vs 44 %), alors que les Autrichiens sont les moins nombreux à aimer faire une rencontre à distance (15 % vs 26 %).

 

Fig. 24 :

 

 

« Les visites virtuelles de musée, ça me permettait de le faire quand on voulait et sans contrainte. Avec mes enfants, je trouve ça hyper bien. Hyper pratique. »

 

Sous-Partie 6
La vie sans contact, entre contrainte et insatisfaction
Les Européens n’ont aucun doute sur la réalité du sans contact au quotidien. Ils en apprécient les pratiques, même s’ils considèrent d’un point de vue différent ce qui relève des usages
Sous-Partie 8
Une dualité individuelle et collective
Alors tout bien considéré, facile la vie sans contact ? Oui nous disent les Européens. Avec cependant un distinguo sensible entre ce qui relève du particulier ou du général. Car comme tou