Brésil: le « café de spécialité », un marché prometteur
(AFP) – Premier producteur mondial de café, le Brésil est davantage réputé pour la quantité de grains noirs produits -un tiers de la production globale – que pour leur qualité gustative.
Sur les 51,37 millions de sacs de 60 kg produits par le pays en 2016, 85% contenaient du café ordinaire, très prisé par les grands groupes de torréfaction.
Mais le géant sud-américain s’affirme aujourd’hui sur le marché du café de spécialité – de type arabica, dont les grains raffinés à l’arôme et à la saveur équilibrés affichent plus de 80 points sur 100 sur l’échelle de notation internationale de la Speciality Coffee Association of America (SCAA), qui prend notamment en compte leur arôme, leur acidité, leur douceur ou encore leur uniformité.
Pour obtenir un tel café, au-delà de la qualité du terroir, les producteurs doivent aussi suivre un processus de travail plus complexe, au niveau de la cueillette et du tri des « cerises » de café mais aussi du lavage et du séchage des grains.
En 2016, les caféiculteurs brésiliens ont produit 8 millions de sacs de café de qualité supérieure, un chiffre qui a bondi de 54% par rapport à 2015, selon l’Association brésilienne de café de spécialité (BSCA).
Elle estime que le Brésil devrait, dès l’année prochaine, devenir le numéro un mondial de ce type de café, devant la Colombie.
La notoriété du café supérieur brésilien est renforcée par des concours régionaux et nationaux, dont le concours Cup of Excellence, organisé par la BSCA depuis 1999 et devenu une référence mondiale.
Attirés par ce marché prometteur qui enregistre une croissance annuelle de 15% dans le monde, contre 2% en moyenne pour celui du café ordinaire, de plus en plus de caféiculteurs, en particulier les exploitants familiaux, se mettent à produire ce grain à la qualité supérieure.
Malgré un travail plus exigeant, ces petits producteurs y voient une solution pour améliorer leurs revenus, le sac de café de spécialité se vendant en moyenne deux fois plus cher que celui de café traditionnel.
Les producteurs misent aussi sur la valorisation de l’origine géographique du café par les consommateurs, notamment grâce au label d’Indication géographique, aujourd’hui détenu par cinq régions caféières, dont celle du Cerrado Mineiro, unique région à avoir obtenu une Dénomination d’Origine pour le café brésilien en 2014, neuf ans après avoir reçu l’Indication de Provenance.
(Crédits photo : MAURO PIMENTEL / AFP )