France : la consommation reste faible
04
juin
2012
Les dépenses de consommation en biens des ménages ont progressé de 0,6% en avril selon les chiffres publiés par l’Insee. Cette progression est imputable à la forte hausse des dépenses en énergie (+10,2% sur le mois). Il faut, une nouvelle fois, y voir un effet de la météo, les températures en avril ayant été inférieures aux normales saisonnières et ayant soutenu en conséquence les dépenses de chauffage. En plus d’être fraîche, la météo a été pluvieuse, ce qui a pesé sur les achats de vêtements de printempsété, d’où la chute de 8,2% du poste « textile-cuir ». A l’exception des dépenses en équipement du logement (en hausse de 1,1%), tous les autres postes de consommation ont également enregistré une baisse. Le chiffre le plus pertinent pour juger de la mauvaise tenue de la consommation est celui des seules dépenses en produits manufacturés, en recul de 1,3% sur le mois et en baisse de 1,6% sur 1 an. Le contraste est grand avec les dépenses totales qui sauvent les meubles et affichent une légère progression sur 1 an (de +0,4%), un redressement en ligne avec celui de la confiance des ménages mais dont on peut raisonnablement s’interroger sur la longévité. Les ménages ont certes une épargne abondante dans laquelle puiser pour amortir les chocs et maintenir leurs dépenses mais cette épargne a plus de chances d’augmenter que de diminuer dans le contexte actuel de remontée du chômage. La relative lenteur de cette dernière, confirmée par les données de Pôle emploi pour avril, est plutôt une bonne nouvelle mais la remontée du chômage n’en est pas moins réelle. Enfin, le rebond des dépenses en avril venant après une baisse marquée de 2,6% en mars (chiffre révisé), l’acquis de croissance pour le deuxième trimestre est négatif à hauteur de 0,5%, ce qui constitue un sérieux handicap de départ et n’est pas de bon augure pour le PIB. Lire ici.