Synthèse
Avec le temps, les communications et les premiers spécimens en circulation, les populations se sont peu à peu familiarisées avec la nouveauté. Pour preuve, le manque de confiance dans la technologie qui représentait en 2012 la troisième raison de non achat, pointe aujourd’hui au sixième rang.
Le niveau d’exigence des automobilistes par rapport au VE, lui, n’a pas changé au cours des dernières années, notamment en termes de prix à l’achat et d’autonomie qui restent les principaux freins à l’adoption d’un VE. Néanmoins, on note d’intéressantes variations positives en ce qui concerne les indiscutables économies à l’usage. Elles sont désormais sensiblement mieux perçues et probablement mieux valorisées puisque la part des répondants prêts à dépenser plus en Europe pour l’acquisition d’un VE a augmenté de 7 points par rapport à 2012.
C’est certain, dans toutes les dimensions, les progrès sont là et le VE avance. Dans certains endroits du monde, les ventes sont sur une tendance clairement croissante, mais pour que le décollage se généralise, les efforts devront être poursuivis par toutes les parties prenantes. Les États doivent continuer de subventionner les achats, de soutenir le développement des infrastructures de recharge et la mise en place de flottes d’auto-partage électriques. Les constructeurs et les équipementiers ont encore à innover et progresser sur les technologies de batteries. Les énergéticiens ont, eux, à adapter la production et les réseaux d’énergie au VE.
L’avenir du VE, c’est bien l’affaire de tous, mais l’effort supplémentaire à produire appartient certainement aux ménages acheteurs. Jusqu’ici, leur recherche obstinée d’autonomie implique d’embarquer des batteries toujours plus complexes et plus lourdes… et donc plus chères.
En sortant du paradigme de voiture à tout faire et en acceptant d’acquérir une voiture qui couvrira 95 % de leurs besoins, ils dépasseront en effet la double barrière et le cercle vicieux « prix/autonomie » qui les freinent. Et une fois le cap passé, l’expérience norvégienne montre qu’il n’y a pas de retour en arrière. Les chiffres locaux indiquent que seuls 1 % des possesseurs de VE n’envisagent pas de le remplacer par un autre VE.
Avec toutes les conditions réunies, le VE prendra son envol et offrira les avantages promis en termes d’économie et d’écologie.
Il pourra alors prendre sa place, et seulement sa juste place.
Il serait illusoire, inutile et même dangereux d’attendre et d’exiger une hégémonie totale du VE et la disparition des véhicules thermiques. À nouveau, le cas édifiant de la Norvège – où toutes les conditions économiques, techniques et sociétales sont réunies depuis plusieurs années pour maximiser les ventes VE – démontre que les véhicules thermiques non rechargeables séduisent encore un automobiliste sur deux.