Pour sauver des vies de motards, « offrez leur un airbag » (Sécurité routière)
(AFP) – Il est méconnu mais peut sauver des vies de motards: la Sécurité routière a lancé mardi une campagne pour inciter les conducteurs de motos ou scooters à s’équiper en gilets airbag, par exemple à l’occasion de Noël.
« Offrez un airbag à ceux que vous aimez » pour les préserver et leur épargner la mort ou des blessures graves en cas d’accident, dit en substance cette campagne de publicité présentée par le délégué interministériel à la Sécurité routière, Emmanuel Barbe, lors d’une conférence de presse à Paris.
Ce gilet, que le motard peut porter intégré dans un blouson ou en gilet sans manches sous celui-ci, se gonfle automatiquement en un ou deux dixièmes de seconde dès que le court fil qui le relie à la moto se rompt, ce qui est le cas quand le motard tombe lors d’un accident.
Pourtant, seuls 4% des 1,5 million d’utilisateurs de deux roues motorisés en France possèdent cet équipement, alors qu’ils ont 22 fois plus de chance que les automobilistes d’être tués sur la route, note la Sécurité routière.
Selon la même source, 25% des personnes tuées (soit 786 en 2017, 56 de plus qu’en 2016) et 44% des blessés graves (8.506) sur la route sont des motards, alors que ces derniers y représentent moins 2% du trafic.
La généralisation des airbag chez les conducteurs de deux roues pourrait selon elle éviter plus de 10% des morts, et encore plus de blessures graves. « Il faut que ça devienne un peu comme une ceinture de sécurité: avant de faire de la moto on endosse un airbag », selon M. Barbe.
Un airbag comme celui qui équipe aujourd’hui les forces de l’ordre à moto (police, gendarmerie et douanes) et protège le haut du corps, des cervicales au creux des reins, coûte actuellement 400 euros avec la TVA, et environ 300 en tarif de groupe, selon la Sécurité routière. Il existe également des versions électroniques plus chères.
Dans le cadre de cette campagne, qui durera jusqu’à la fin décembre, neuf producteurs de ces gilets se sont engagés à faire des prix en abolissant notamment la TVA, soit une réduction d’environ 20%, a ajouté M. Barbe.
« Ce prix d’achat est absolument dérisoire » par rapport à ce que le gilet permettra en cas d’accident, à savoir « sauver la vie ou éviter des blessures graves » et des années de souffrance au motard accidenté, note-t-il.
« C’est le bon moment d’acheter un airbag et surtout convaincre ceux qu’on connaît et qui font du deux roues de s’équiper » avec ce produit qu’on peut garder à vie et faire réparer s’il est endommagé, selon lui.
« Mais ça ne sera pas rendu obligatoire », a-t-il souligné, « nous voulons juste que ce produit efficace », aujourd’hui au point technologiquement et « utilisé par tous les professionnels de la moto soit mieux connu du grand public ».
D’autant que le fait de porter ce gilet nourrit la prudence, car « ça vous fait vous rappeler qu’à moto on a vite des accidents. Ça a été constaté chez tous ceux qui en mettent », a ajouté le délégué interministériel.
« A Fontainebleau (Seine-et-Marne), par exemple, où les forces de l’ordre ont constaté une cinquantaine de déclenchement d’airbag sur l’année, cela a divisé par cinq le nombre de blessures graves », a-t-il souligné, en invitant également les motards à porter les autres protections nécessaires pour minimiser les blessures (gants, blousons renforcés, bottes…).
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