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Retraites complémentaires: ce qui va changer en 2019 pour les salariés

28
déc
2018

(AFP) – Fusion des régimes de retraites complémentaires Agirc (cadres) et Arrco (tous les salariés du privé), bonus-malus pour inciter à travailler plus longtemps, hausse des cotisations… Plusieurs mesures adoptées par les partenaires sociaux en octobre 2015 pour renflouer les caisses des retraites complémentaires entreront en vigueur au 1er janvier.

Qu’est-ce que l’Arrco et l’Agirc ?

Créée en 1961, l’Association pour le régime de retraite complémentaire des salariés (Arrco) concerne les salariés du privé, cadres compris.

La pension complémentaire représente environ un tiers de la retraite globale des non cadres.

Elle atteint en moyenne 402 euros par mois pour un homme, 247 pour une femme.

L’Arrco comptait 18,2 millions de cotisants pour 12,6 millions de retraités en 2017.

Les cadres cotisent à l’Arrco jusqu’à un certain niveau de leur salaire (3.311 euros) puis, au-delà, obligatoirement à l’Association générale des institutions de retraite des cadres, l’Agirc, créé en 1947.

La retraite complémentaire représente plus de la moitié de la pension totale des cadres, avec 843 euros bruts mensuels en moyenne pour un homme, 343 euros pour une femme.

L’Agirc comptait 4,2 millions de cotisants et 3 millions de retraités en 2017.

A quoi va ressembler le nouveau régime unifié ?

Les modalités de cotisations et de calcul des pensions seront harmonisées.

La valeur du point, qui permet de calculer le montant des pensions, sera alignée sur celle de l’Arcco, comme l’âge auquel les pensions de réversion pourront être versées, soit 55 ans (contre 60 ans à l’Agirc). Les cotisations seront à 60% à la charge de l’employeur et à 40% à la charge des salariés (contre 62 et 38% à l’Agirc).

Quelque 78 milliards d’euros de retraite sont versés chaque année par les deux régimes, dont les réserves s’élèvent à 62,5 milliards d’euros.

A terme, le régime complémentaire doit se fondre dans le futur système universel voulu par le gouvernement.

Quels objectifs pour l’accord de 2015 ?

Le texte signé par le patronat et trois syndicats (CFDT, CFE-CGC, CFTC) visait à renflouer les caisses des deux régimes, lourdement déficitaires, et à réaliser 6,1 milliards d’euros d’économies à l’horizon 2020.

Les réserves de l’Agirc allaient notamment s’épuiser en 2018, entraînant une baisse des pensions.

Le déficit des deux régimes a été divisé par quatre en 2017, à 569 millions d’euros.

Comment les salariés seront poussés à décaler leur retraite ?

Les salariés nés à partir de 1957 seront soumis à un bonus-malus les incitant à travailler un an de plus une fois remplies les deux conditions nécessaires pour une retraite à taux plein (âge légal et durée de cotisation).

Un salarié disposant de toutes ses annuités et qui prendra sa retraite à 62 ans aura une retraite complémentaire minorée de 10% par an pendant trois ans, puis une retraite à taux plein à 65 ans.

S’il travaille jusqu’à 63 ans, aucune minoration ne lui sera imposée.

S’il décale sa retraite de deux ans, il bénéficiera pendant un an d’un bonus de 10%, bonus qui grimpe à 20% s’il travaille trois ans de plus, et à 30% pour quatre ans de plus.

Les personnes pouvant partir dès 60 ans (carrières longues) et celles devant travailler au-delà de 62 ans pour avoir toutes leurs annuités seront également concernées par ce système, qui s’applique au maximum jusqu’à 67 ans.

Les nouveaux retraités exonérés de CSG seront dispensés, ceux qui sont soumis à son taux réduit pourront subir des décotes de 5% pendant 3 ans.

Des dérogations sont également prévues pour les salariés handicapés et les aidants familiaux.

Quel sera l’impact des hausses de cotisations ?

En 2019, les salariés cotiseront plus notamment en raison de l’augmentation de deux points du « taux d’appel », de 125 à 127%, qui n’ouvre pas de droits nouveaux.

D’après l’Agirc-Arrco, les cotisations d’un salarié non-cadre rémunéré 2.206 euros bruts par mois en 2018 augmenteront de deux euros par mois pour le salarié, de six euros pour son employeur.

Pour un cadre rémunéré 4.749 euros bruts par mois, l’augmentation est de 19 euros par mois pour le salarié, de 31 euros pour l’employeur.

(Crédits photo : Wavebreakmedia / Istock.com )


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