Combien de CO2 peuvent absorber les grands arbres ? La NASA a la réponse
(ETX Studio) – Afin d’estimer le plus précisément possible la quantité de dioxyde de carbone que les grands arbres peuvent stocker, des chercheurs américains ont développé une méthode innovante permettant d’obtenir des cartes 3D détaillées de la structure de séquoias géants.
On les aime pour s’y balader le dimanche, glaner des champignons ou encore pour leurs vertus apaisantes sur l’esprit (la sylvothérapie, vous connaissez ?). Mais les forêts jouent aussi un rôle clé dans la préservation de nos écosystèmes. En effet, les arbres absorbent une quantité importante de dioxyde de carbone rejetée dans l’environnement.
Toutefois, il reste difficile de jauger la quantité de CO2 que les arbres géants peuvent absorber. Pour y remédier, des scientifiques de l’université de Californie à Los Angeles (UCL) ont développé une technique laser permettant de mesurer la structure de ce type d’arbres, ce qui pourrait aider à déterminer la quantité de carbone qu’ils peuvent absorber, ainsi que la manière dont ils pourraient réagir au changement climatique.
« Les grandes questions qui se posent dans le cadre de la science du climat en réponse à l’augmentation des niveaux de CO2 sont de savoir si et où il faut planter davantage d’arbres et comment conserver au mieux les forêts existantes. Afin de répondre à ces questions, les scientifiques doivent d’abord comprendre la quantité de carbone stockée dans les différentes espèces d’arbres », expliquent les auteurs des travaux dans un communiqué.
Estimer la biomasse dans les forêts à forte densité de carbone du monde entier
Publiée dans la revue Scientific Reports, l’étude a été réalisée en collaboration avec la NASA et le soutien du programme NASA Carbon Monitoring System. La méthode consiste à utiliser des mesures laser au sol afin de créer des cartes 3D détaillées d’arbres. L’outil a été testé sur des séquoias géants, provenant de trois sites situés en Californie du Nord abritant les plus grands arbres du monde.
« Les grands arbres représentent une importance démesurée en termes de biomasse aérienne et de stockage du carbone, ainsi que de leur impact plus large sur la structure des écosystèmes. Ils sont également très difficiles à mesurer et ont donc tendance à être sous-représentés dans les mesures et les modèles de la biomasse aérienne », expose le Pr Mat Disney, auteur principal de l’étude.
Actuellement, la méthode la plus efficace pour mesurer le stockage en carbone sur des arbres géants consiste à prendre des mesures de sa couronne (ensemble de la structure comprenant le feuillage). Une technique qui, couplée à celle du laser développé par la NASA, montre que ces grands arbres sont plus de 30% plus lourds que les estimations actuelles obtenues à partir d’autres méthodes plus incomplètes.
« Notre prochaine étape sera d’étendre cette application à l’échelle mondiale dans l’espoir d’améliorer les estimations de la biomasse dans les forêts à forte densité de carbone du monde entier », estime Laura Duncanson, chercheuse à la NASA qui a participé à l’étude.
(Crédits photo : Kletr / Shutterstock )