Voitures électriques: la France veut multiplier par cinq les ventes d’ici 2022
(AFP) – La France vise une multiplication par cinq des ventes de véhicules 100% électriques d’ici 2022, dans le cadre d’un « contrat stratégique de la filière automobile » présenté mardi par le gouvernement qui prévoit aussi l’essor des bornes de recharge.
Ce contrat élaboré par les ministères de l’Economie, de l’Environnement et des Transports avec les entreprises de l’automobile prévoit un ensemble d’engagements réciproques pour assurer l’avenir de cette industrie cruciale pour l’économie du pays.
Constructeurs et équipementiers automobiles français affichent depuis deux ans une excellente santé, après plusieurs années de crise.
Mais ils doivent « s’armer pour relever (d’)immenses défis (…) : concurrence féroce de nouveaux entrants, impératifs environnementaux, irruption du numérique à tous les étages, nouvelles mobilités et attentes sociétales », estime Luc Chatel, président de la Plateforme automobile, qui représente la filière.
En matière d’électrification, l’objectif est de vendre environ 150.000 véhicules 100% électriques sur le marché français en 2022 (utilitaires compris), contre 30.000 l’an dernier. A cette date, le gouvernement vise 600.000 véhicules électriques en circulation, auxquels s’ajouteraient 400.000 hybrides rechargeables.
Le gouvernement espère parallèlement voir émerger dans le pays et en Europe « une offre industrielle dans le domaine des batteries » alors que de nombreux spécialistes s’inquiètent de la main-mise de l’Asie, notamment de la Chine, dans ces technologies clé.
Renault est déjà un leader mondial de l’électrique, un marché dont il a été l’un des précurseurs avec notamment sa citadine Zoé. PSA (Peugeot, Citroën, DS, Opel, Vauxhall) prévoit d’électrifier tous ses nouveaux modèles à partir de l’an prochain.
L’Etat promet lui qu’il « assurera un cadre juridique et financier favorable à l’installation de bornes de recharge » et qu’un « soutien financier au déploiement des bornes sera mis en oeuvre », avec en particulier « une plus grande prise en charge des coûts de raccordement des bornes jusque fin 2021, financée par le réseau électrique ».
L’ambition est d’atteindre 100.000 bornes en 2022, soit une pour dix véhicules électriques en circulation.
Un deuxième volet du plan concerne les véhicules autonomes. Le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, avait annoncé la semaine dernière que la France allait autoriser les tests de véhicules sans conducteur dès 2019.
« L’Etat lancera en juin un appel à projets, doté de 40 millions d’euros, visant à soutenir un programme d’expérimentations de véhicules autonomes représentant plus de 200 millions d’euros d’investissements », souligne le contrat de filière.
Le gouvernement s’engage aussi à « accompagner » l’évolution des besoins de compétences et prévoit une augmentation de 50% du nombre d’apprentis dans la filière automobile d’ici 2022.
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