Bouteilles plastiques: la fédération du recyclage Federec hostile à la consigne
(AFP) – La fédération des industriels du recyclage Federec s’est élevée lundi contre l’instauration d’un système de consigne pour le recyclage des bouteilles plastiques, et a préconisé un nouveau mode de tri des déchets ménagers « clarifié et simplifié ».
La consigne est « une mesure qui va coûter, suivant le dimensionnement, entre 200 et 300 millions d’euros de pouvoir d’achat aux Français et entre 200 et 300 millions de recettes en moins pour les collectivités », a affirmé devant la presse Jean-Luc Petithuguenin, vice-président de Federec.
M. Petithuguenin, PDG du groupe Paprec, a contesté une « mesure des années 70, qui copie ce qui se passe en Allemagne dans un tout autre système ». Il a défendu « le bon modèle » choisi par la France qui repose sur « le geste citoyen » du tri.
Le président de la fédération Federec, Jean-Philippe Carpentier, a de son côté critiqué la manière dont a été annoncée la consigne.
« On nous avait promis une concertation sur comment améliorer les taux de recyclage en France (…) et on se retrouve avec un débat sur comment mettre en place la consigne », a-t-il dit.
« On a aucune étude d’autres pistes possibles pour améliorer ce taux de recyclage et aucune étude d’impact sur la mise en place de cette consigne », a-t-il ajouté.
Selon M. Carpentier, actuellement « 99% des bouteilles sont collectées », mais « elles ne sont pas dans la bonne poubelle, ce qui fait qu’on ne recycle que 57% ».
Federec critique un « manque d’ambition du gouvernement » et une approche « datée », en soulignant que les industriels du recyclage ont fortement modernisé leurs installations avec de la robotique et des technologies de tri optique.
La fédération a adressé une lettre ouverte en ce sens au Premier ministre Edouard Philippe. « Plutôt que d’importer un modèle inadapté et coûteux, misons sur le modèle collectif à la française », écrivent-ils.
Federec a parallèlement proposé un nouveau modèle de tri des déchets ménagers, fondé sur la distinction entre « sec » et humide ».
La fédération propose que le bac jaune recueille tous les déchets secs non dangereux (hors encombrants), c’est à dire à la fois les emballages, et les autres déchets secs comme le textile.
A côté, les déchets humides seraient divisés entre biodéchets, destinés au compostage, et déchets humides sales (couches, lingettes, mouchoirs, cotons-tiges, etc).
« C’est la prolongation des consignes de tri et l’extension avec ce qui n’y est pas », a résumé M. Carpentier.
(Crédits photo : FluxFactory / IStock.com )